Les salons comme lieux de transmission de savoir-faire et de promotion de la modernité : les exemples du salon de la société des artistes décorateurs (1904-2022) et du salon des arts ménagers (1923-1983)
Pour sa neuvième séance, le séminaire Pédagogie et transmission au sein de l’UCAD : une bibliothèque, un musée, une école poursuit sa réflexion sur les lieux et espaces de circulation des savoirs. Lors de cette première séance de rentrée, il s’interrogera à partir de deux fonds d’archives notamment celui du salon de la Société des Artistes Décorateurs (1904-2022) et celui du Salon des Arts ménagers (1923-1983) sur leurs rôles respectifs dans la diffusion des savoir-faire, de l’innovation technique lors de ces manifestations.
Les Salons de la Société des artistes décorateurs (1904-2002)
Béatrice Grondin est maître de conférences associée à l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Versailles et doctorante en Histoire de l’art à l’université de Paris X Nanterre.
Des artistes décorateurs français se regroupent en 1901 afin de défendre leurs intérêts juridiques et artistiques. Le Salon parisien organisé par la Société, véritable vitrine des métiers, deviendra le haut lieu du luxe à la française au XXe siècle. Le Salon s’impose non seulement comme un outil de valorisation des arts décoratifs et du design mais aussi comme un moyen de transmission de modèles formant les goûts du public en matière d’espaces intérieurs et de cadre de vie.
Vue du Salon des artistes décorateurs en1956 (©Bibliothèque du MAD/Fonds de la Société des artistes décorateurs/Photographe : Collas)
Le Salon des Arts Ménagers (1923-1983) et son organe de presse mensuel : « Arts Ménagers »
Léonie Thiroux est historienne du design. Ses recherches concernent les études sur les expositions de design en France.
L’exploration des deux fonds d’archives principaux du Salon des Arts Ménagers, celui des Archives Nationales et celui de la Bibliothèque du Musée des Arts Décoratifs, nous permet de mieux comprendre la portée longtermiste de cet évènement annuel quant aux questions de la place des femmes, du rôle de l’éducation ménagère mais surtout, et c’est ce qui intéressera le plus notre propos, la portée en terme d’éducation au « bon design ».
Cette volonté de rendre l’intérieur français moderne, fonctionnel et de bonne qualité est en effet enfouie derrière les gadgets bon marché qui font toujours la réputation de ce salon, pourtant traversé par les plus grands noms de la modernité.
Vue d’un stand au salon des arts ménagers, Grand-palais (vers 1950)
© Bibliothèque du MAD/Fonds du salon des arts ménagers/ Photographe : Atelier Orto.