Rendez-vous vendredi 19 mars sur zoom ID unique : 36 63 39 77 37
2e séance 19 mars 2021, 14h30-17h
Transmettre et apprendre : idéaux et réalisations de l’Union Centrale.
L’ « adresse de la main » et l’« intelligence qui conçoit » : L’Ecole des Beaux-Arts appliqués à l’industrie de Jules Klagmann et Gabriel Davioud (1866), ou l’unité rêvée de l’atelier et du dessin
Rossella Froissart, EPHE–PSL (EA 4116 Saprat–Savoirs et pratiques du Moyen Âge au XIXe s.)
Après le succès rencontré par le concours des 239 écoles organisé par l’Union centrale en 1865 – volet pédagogique de l’exposition au Palais de l’Industrie – une idée se fait jour : fonder un Collège des beaux-arts appliqués à l’industrie où seraient formés les « ouvriers-artistes » capables de renouveler la production artistique contemporaine. L’exposition universelle de 1867 approche et l’Union centrale entend répondre aux sollicitations que le ministre de l’Instruction publique Victor Duruy a formulées lors d’une visite de la bibliothèque, à la fin de 1864.
A un premier projet élaboré par le comité d’organisation répond une contre-proposition émanant de la commission consultative et signée par le sculpteur ornemaniste Jules Klagmann (1810-1867) et par l’architecte Gabriel Davioud (1824-1881). L’originalité de celle-ci réside dans l’association étroite de « l’adresse de la main » et de « l’intelligence qui conçoit » : étayé par une pédagogie novatrice du dessin, le retour décisif à l’atelier doit favoriser l’éclosion d’un artiste complet et polyvalent, partie prenante du progrès industriel.
Au-delà de l’échec de l’initiative, le projet du Collège nous permet aujourd’hui d’identifier les camps en présence dans le contexte des débats très vifs qui accompagnent la réflexion sur l’enseignement des arts, sur fond de crise de l’apprentissage et de recherche d’une esthétique moderne.
La bibliothèque du musée des Arts décoratifs comme outil, de la place des Vosges à la rue de Rivoli
Laure Haberschill, responsable des fonds patrimoniaux, bibliothèque du Musée des arts décoratifs.
Les industriels d’art fondateurs de l’union centrale des beaux-arts appliqués à l’industrie ont créé en 1864 la bibliothèque des arts décoratifs comme un outil de formation et de création à la disposition des travailleurs. Pensée lors de son ouverture telle un fonds d’atelier à grande échelle combiné à un « musée de papier » et à un lieu d’éducation, elle est à disposition du plus grand nombre, installée dans les mêmes locaux qu’un musée de modèles et une salle de conférence. Par la suite, elle n’a cessé d’évoluer, d’abord grâce à la création par ses responsables d’un nouvel outil : la collection iconographique, puis après le déménagement rue de Rivoli, en réponse à la mutation de son public et enfin en mettant à profit l’évolution des techniques actuelles.