Nouveaux ensembliers
Cet axe concerne le cœur historique du métier d’architecte d’intérieur, hérité des décorateurs-ensembliers, de la haute décoration aux enjeux du développement soutenable, des ambiances aux métiers et savoir-faire, qui fondent la spécificité et la nature de la pratique transversale et globale de l’architecte d’intérieur-designer.
Projet de diplôme d’architecture intérieure, projet contemporain, 1966 (Archives de l’École Camondo)
Design, savoir-faire et imaginaires
Coordination et pilotage : Aurélien Fouillet
Docteur en sociologie, chercheur associé au Centre de Recherche en Design, l’ENSCI Les Ateliers, ENS Paris-Saclay.
Le programme de recherche Design, savoir-faire et imaginaires à vocation à cartographier des objets des collections du MAD et du Musée du Quai Branly afin de faire ressortir les imaginaires produits par les designers et les artisans d’art. Cette démonstration a pour objectif de montrer la portée ontologique du design et de l’artisanat, ainsi que leur rôle central dans la transformation de nos modes de vie. Mais il sera aussi question d’élaborer de nouveaux outils de représentation, de conceptions et de fabrications, de définitions des fonctions et des usages, qui tiennent compte des questions que soulèvent l’anthropocène.
Les 13 et 14 juin 2022, l’école Camondo et le Centre de Recherche en Design, l’ENSCI Les Ateliers, ENS Paris-Saclay ont co-organisé
Les Journées d’études Ontonautiques
Design des représentations et imaginaires des objets :
Se réapproprier et repenser nos cadres de production, de conception, de consommation.
Emmanuele Coccia, Le Bien dans les choses, éditions Payot, 2019 (2013), pp. 68-69.
« La civilisation dans laquelle nous vivons a produit des objets dont la variété et la quantité n’ont pas d’équivalents dans l’histoire. Elle a investi dans les objets les plus infimes, les plus communs, les plus ordinaires une valeur et un soin dans le dessin et la réalisation qui sont tout aussi incomparables. Les dieux ne naissent plus. Il n’y a plus de héros. Mais périodiquement on fête l’apparition d’une nouvelle voiture, d’une nouvelle collection de vêtements, de téléphones, de meubles, d’ordinateurs (…) Notre civilisation fait porter aux choses et aux objets la charge d’affabulation publique, entre mythologie et morale, que d’autres sociétés ont fait porter, à travers l’histoire, au ciel et à l’histoire. »
A/ Cadre théorique du programme.
Cette recherche s’inscrit dans un ensemble d’hypothèses et de travaux théoriques qui questionnent les définitions de l’objet et des relations que nous entretenons avec eux. En voici quelques exemples :
1/ Repenser nos cadres ontologiques : à la suite des travaux de Philippe Descola, d’Arturo Escobar ou d’Eduardo Viveiros de Castro, nous faisons l’hypothèse qu’il existe d’autres cadres ontologiques permettant de questionner nos définitions et nos relations aux objets. Il s’agit alors d’expérimenter d’autres ontologies pour élaborer des descriptions et représentations des objets et, à terme, de proposer des cadres ontologiques hybrides permettant de pluraliser nos relations et outils de représentation.
2/ Les imaginaires matériels : En nous appuyant sur la phénoménologie primitive de l’affectivité développée par Gaston Bachelard et les théories de l’imaginaire de Gilbert Durand, nous tenterons de développer une approche à la fois pratique et théorique des imaginaires matériels que cristallisent objets, matériaux et savoir-faire.
3/ Cartographie des relations : A la croisée des travaux d’Anna Tsing qui, à partir d’un champignon, dévoile un ensemble d’inter-relations économiques, culturelles, territoriales, de mode de vie et de la théorie des jeux de langage de Wittgenstein nous essaierons de proposer une représentation des relations qu’impliquent les objets et d’identifier des grammaires révélant des modes de vie qui leurs sont associés.
B/ Origine du programme : du plurivers aux ontonautes.
Ce programme de recherche trouve sa source dans une réflexion commune que nous avons commencé d’esquisser avec Axelle Grégoire dans un article intitulé « esquisse d’une méthode d’élaboration des ontofictions »[1]. Dans ce texte nous nous proposions de prolonger cette idée développée par Philippe Descola, selon laquelle il y a autant de représentations du monde qu’il y a de présences aux mondes :
« Chaque type de présence au monde, chaque manière de s’y lier et d’en faire usage constitue un compromis spécifique entre des données de l’expérience sensible accessible a? tous, mais interprétées différemment, et un mode d’agrégation des existants adaptés aux circonstances historiques, de sorte qu’aucun de ces compromis, pour digne d’admiration qu’ils soient parfois, n’est a? même d’offrir une source d’enseignement adéquate a? toutes les situations
Nous proposions alors d’explorer ces représentations et ontologies afin de multiplier et d’augmenter nos perceptions et compréhensions des mondes. Il s’agissait de proposer une méthode consistant à hybrider des ontologies et des représentations pour tenter de percevoir autrement nos environnements humains et non-humains. Cette réflexion s’est poursuivie dans un article de la revue Design Arts Médias intitulé : « Eléments théoriques et pratiques pour un design ontonautique ».
Le point de départ de notre réflexion se situe dans ce qu’il est maintenant coutume d’appeler le récit de l’anthropocène. Mais si la distinction nature/culture est à repenser pour accompagner les changements à venir, nous négligeons trop souvent la place des objets dans ce que l’on nomme aujourd’hui « l’environnement non-humain ». Les animaux, la nature, sont évidemment des non-humains de notre environnement. Et notre rapport à eux sera déterminant dans l’évolution de nos modes de vie. Mais il ne pourra être modifié qu’à la condition de transformer – ou de nous réapproprier – profondément notre rapport aux objets. Il ne faut pas simplement « prendre soin » de la nature – qui est une façon nouvelle de la diviniser et de nous fanatiser – il faut aussi, et peut-être avant tout, retrouver un lien autre que consommatoire avec les objets qui peuplent notre quotidien, c’est-à-dire un autre lien que dévoratoire de leur durabilité. Comme l’écrit Escobar :
« Les impasses sociales, économiques et écologiques ou? nous nous trouvons signalent un défaut majeur et global de conception (design) du Monde-1. Il s’agit donc de reconcevoir nos façons de faire monde. Ce travail de préconception pour re-designer des mondes implique une forte dimension ontologique. Je propose d’appeler “design pluriversel” cette activité? essentielle aux transitions, visant a? créer le contexte technologique, social et écologique adapte? au développement de multiples formes de connaissances et de mondes, humains comme non-humains, et ce dans une dynamique d’enrichissement mutuel. »[3]
Ce que nous nous proposons de faire est d’explorer les mondes dans lesquels les objets se déploient en tant qu’agent d’instauration. C’est-à-dire en tant qu’ils produisent des imaginaires. En vue de produire les outils nécessaires à la création, au design et à la fabrication, des contextes sociaux, technologiques et écologiques adapté au développement des mondes et de proposer des solutions pour les transformations de l’industrie.
[1] cf. Fouillet Aurélien, Grégoire Axelle, « Esquisse d’une méthode d’élaboration des onto-fictions », Sociétés, 2020/2 (n° 148), p. 73-92. DOI : 10.3917/soc.148.0073. URL : https://www.cairn.info/revue-societes-2020-2-page-73.htm
[2] Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, Paris, éditions Gallimard, 2009 (2005), p. 364.
[3] Vilem Flusser, Petite philosophie du design., p. 164.
C/ Périmètre du programme : une base et un corps d’exploration ontonautique.
Il s’agit de poser les bases d’un programme pour un traité d’ontonautique. C’est-à-dire de formuler des éléments de méthodes[1] nous permettant d’explorer d’autres Êtres que le nôtre, d’autres points de vue, d’autres grammaires, de formuler des outils pour la constitution d’une encyclopédie des « exo-mentalités »[2], des exo-sensualités, et/ou des exo-matérialités. Quatre explorations nous guideront dans un premier temps : Exploration 1, le sens des objets ; Exploration 2, le mode d’existence des objets ; Exploration 3, le sacré des objets ; Exploration 4, l’imaginaire matériel des objets. Les objets « sémiophores » de Proust, « les modes d’existences » de Souriau, le « sacré dans la vie quotidienne » de Michel Leiris, et les « imaginaires matériels » de Bachelard sont les premières expressions de ce rapport étroit entre design, savoir-faire et imaginaires que nous cherchons à cartographier. Dans notre ouvrage La vie des objets [3] nous posons les bases théoriques pour le programme de recherche. Ainsi, les artisans d’art sont étudiés comme un exemple paradigmatique de ce que peuvent être des « ontonautes ». Par leurs savoir-faire, leur compréhension des matériaux et de leur corps ils perçoivent un monde plus large.
[1] Il est important de préciser ici qu’une pratique ontonautique ne peut se limiter à une encyclopédie méthodologique et théorique. Elle se doit également d’être une véritable pratique, comme le sont les métiers d’art. Chacun proposant un point de vue intriquer sur une matière et des objets.
[2] J’emprunte ce terme à Baptiste Morizot qui l’utilise dans Les diplomates pour définir le rôle du diplomate-garou.
[3] A paraître aux éditions Atelier d’art de France, Prix La pensée, 2020.
D/ Terrain d’étude.
Ce programme de recherche a vocation à s’appuyer sur une collection d’objets présents dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris et du Musée du Quai Branly. Il s’agit, par ce croisement, de confronter des cultures matérielles tout d’abord, mais aussi d’hybrider les regards sur les techniques de fabrications, les usages, les représentations.
Chacun des objets sera « cartographié » dans ces multiples dimensions, afin d’en révéler les imaginaires qu’il produit/induit. Cela se fera par une étude des éléments constitutifs de l’objet (savoir-faire, matériaux, symboliques, usages, fonctions, écosystèmes, économies, etc…). Cette étude sera menée de façon pluridisciplinaire en faisant intervenir des chercheurs issus des sciences humaines, du Design et de l’artisanat. C’est par la représentation cartographique de ces regards croisés et, à la manière d’Anna Tsing, des relations dans lesquelles est imbriqué l’objet, que nous souhaitons montrer comment design et artisanats produisent des imaginaires et, avec eux, des modes de vies, des grammaires formelles, techniques, culturelles, … Comme l’écrivait Flusser :
« Du point de vue de la bonté pure, il n’y a qu’une différence de degré entre le design élégant et amical d’une chaise et celui d’une fusée : dans l’un comme dans l’autre, le diable est aux aguets. »[1]
[1] Vilem Flusser, Petite philosophie du design., p. 40.
E/ Objectif du programme : renouveler nos outils de représentations et de fabrications.
Cette recherche permettra de formuler des éléments théoriques et pratiques pour renouveler nos représentations, nos outils de conceptions et de fabrications des objets. Que se passe-t-il si l’on considère que la chaise est un arbre comme les autres ? Ou encore, si l’on décide de ne plus centrer la pratique du design sur une logique anthropocentrique ? Les chercheurs participants à ce programme seront un peu comme ces diplomates-garous que décrit Morizot, si nous reprenons son texte, ils seront en mission diplomatique à la frontière avec le monde des objets, capable de voir, penser et communiquer avec une « tête » d’objet, avec le mode de compréhension du monde des objets, des matériaux, des formes. Le problème n’est pas de savoir si l’objet possède une rationalité, mais plutôt de savoir si nous, humains, sommes assez plastique pour déchiffrer et traquer les mentalités des objets, les vies des objets.
Bibliographie indicative :
- Abram, David, Comment la terre s’est tue. Pour une écologie des sens, éditions La Découverte, 2013 (1996).
- Anders, Günther, L’Obsolescence de l’homme. Sur l’âme à l’époque de la deuxième révolution industrielle, éditions de l’Encyclopédie des nuisances, 2002 (1956).
- Arendt, Hannah, Condition de l’homme moderne, éditions Calmann-Lévy, coll. Pocket, 2007 (1958).
- Bachelard, Gaston, La poétique de l’espace, éditions PUF, 2018 (1957).
La psychanalyse du feu, éditions Gallimard, 1965.
L’eau et les rêves, éditions José Corti, 1965.
L’air et les songes, éditions José Corti, 1965.
La Terre et les rêveries de la volonté, éditions José Corti, 1965.
La Terre et les rêveries du repos, éditions José Corti, 1971.
- Baudrillard, Jean, La Société de consommation, éditions Gallimard, 2019 (1970).
Le système des objets, éditions Gallimard, 2016 (1968).
Simulacres et simulation, éditions Galilée, 2019 (1981).
Pour une critique de l’économie politique du signe, éditions Gallimard, 2016 (1977).
- Bayard, Pierre, Il existe d’autres mondes, éditions de Minuit, 2014.
- Bodei, Remo, La vie des choses, éditions Circé, 2018 (2009).
- Bookchin, Murray, L’écologie sociale. Penser la liberté au-delà de l’humain, éditions Wildproject, 2020 (1982).
- Camille, Michael, Images dans les marges. Aux limites de l’art médiéval, éditions Gallimard, 1997 (1992).
- Caraion, Marta, Comment la littérature pense les objets, éditions Champ Vallon, 2020.
- Coccia, Emmanuele, Le Bien dans les choses, éditions Payot et Rivages, 2019 (2013).
La vie des plantes, éditions Payot et Rivages, 2018.
- Collectif, La ruse, série Cause commune, Union Générale d’éditions, 1977.
- Crawford, Mathew, Eloge du carburateur. Essai sur le sens et la valeur du travail, éditions La découverte, 2016 (2009).
- Deleuze, Gilles, Logique du sens, éditions de minuit, 2014.
Proust et les signes, éditions PUF, 2016 (1964).
- Deleuze, Gilles et Guattari, Félix, Qu’est-ce que la philosophie ?, éditions de Minuit, 2019 (1991).
- Descola, Philippe, Par-delà nature et culture, éditions Gallimard,
- Détienne, Marcel, Les maîtres de vérité dans la Grèce archaïque, Le Livre de Poche, 2016 (2006).
- Dodds, E. R., Les grecs et l’irrationnel, éditions Champs Flammarion, 2017 (1959).
- Duchemin, Jacqueline, Prométhée. Histoire du mythe, de ses origines orientales à ses incarnations modernes, éditions Les belles lettres, 2000.
- Durand, Gilbert, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, éditions Dunod, 2005 (1969).
Le Décor mythique de la chartreuse de Parme, éditions José Corti, 1961.
L’imagination symbolique, éditions PUF, 1964.
- Eco, Umberto, Art et beauté dans l’esthétique médiévale, éditions Grasset, 2010 (1997).
- La Guerre du faux, éditions Grasset, 2012 (1985).
- Escobar, Arturo, Sentir-penser avec la terre, éditions du Seuil, 2018 (2014).
- Flusser, Vilém, Post-histoire, éditionsT&P Work Unit, 2019.
Petite philosophie du design,
- Focillon, Henri, Vie des formes, éditions PUF, 2012 (1943).
Eloge de la main, éditions PUF (2012 (1943).
- Francastel, Pierre, Art et technique, éditions Gallimard, 2014 (1956).
- Frontisi-Ducroux, Françoise, Dédale. Mythologie de l’artisan en Grèce ancienne, éditions La Découverte, 2000 (1975).
- Gropius, Walter, Architecture et société, éditions du Linteau, 2014.
- Guattari, Félix, Qu’est-ce que l’écosophie ?, éditions Lignes, 2018 (2013).
- Hadot, Pierre, Exercices spirituels et philosophie antique, éditions Albin Michel, 2002 (1993).
- Haraway, Donna, Manifeste des espèces compagnes, éditions Flammarion, 2019 (2003).
- Harman, Graham, L’Objet quadruple. Une métaphysique des choses après Heidegger, éditions PUF, 2010.
- Heidegger, Martin, Être et temps, éditions Gallimard, 2010 (1927).
Qu’est-ce qu’une chose ?, éditions Gallimard, 2011 (1962).
- Horkheimer, Max et Adorno, Theodor, La dialectique de la raison. Fragments philosophiques, éditions Gallimard, 2015 (1944).
- Husserl, Edmund, La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, éditions Gallimard, 2019 (1935).
- Huyghe, Pierre-Damien, Art et industrie. Philosophie du Bauhaus, éditions Circé, 2002 (1999).
- Illitch, Ivan, La convivialité, éditions du Seuil, 2014 (1973).
- Ingold, Tim, Faire. Anthropologie, archéologie, art et architecture, éditions Dehors, 2017 (2013).
- Jaeger, Werner, Paideia, éditions Gallimard, 2014 (1988).
- Kandinsky, Wassily, Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier, éditions Gallimard, 2018 (1954).
- Klee, Paul, Théorie de l’art moderne, éditions Gallimard, 2015 (1956).
- Klein, Robert, L’Esthétique de la technè, éditions Institut National d’Histoire de l’Art, 2017.
La forme et l’intelligible, éditions Gallimard, 2018 (1970).
- Kohn, Eduardo, Comment pensent les forêts, éditions Zones sensibles, 2017 (2013).
- Lallement, Michel, L’âge du faire. Hacking, travail, Anarchie, éditions du Seuil, 2015.
- Lallement, Michel, Berrebi-Hoffmann, Isabelle et Bureau, Marie-Christine, Makers. Enquête sur les laboratoires du changement social, éditions du Seuil, 2018.
- Lapoujouade, David, Les existences moindres, éditions de Minuit, 2017.
- Latour, Bruno, Nous n’avons jamais été modernes. Essai d’anthropologie symétrique, éditions La Découverte, 2006 (1991).
- Laurent, Stéphane, Le geste et la pensée. Artistes contre artisans de l’Antiquité à nos jours, CNRS éditions, 2019.
- Lecoq, Anne-Marie, Le bouclier d’Achille. Un tableau qui bouge, éditions Gallimard, 2010.
- Leroi-Gourhan, André, Le geste et la parole, 2 tomes, éditions Albin Michel, 2008 (1964).
L’homme et la matière, éditions Albin Michel, 1071 (1943).
Milieu et technique, éditions Albin Michel, 1973 (1945).
- Lévi-Strauss, Claude, La pensée sauvage, éditions Pocket, 2019 (1962).
- Lévy, Steven, L’éthique des hackers, éditions Globe, 2013 (1984).
- Loos, Adolphe, Ornement et crime, éditions Rivages, 2017 (2003).
- Loewy, Raymond, La laideur se vend mal, éditions Gallimard, 2016 (1963).
- Margulis, Lynn et Sagan, Dorion, L’univers bactériel, éditions du Seuil, 2002 (1986).
- Mauss, Marcel, Sociologie et anthropologie, éditions PUF, 2013 (1950).
- McLuhan, Marshall, D’oeil à oreille. La nouvelle galaxie, éditions Denoël, 1977.
Pour comprendre les médias, éditions du Seuil, 1977 (1964).
La Galaxie Gutenberg, éditions Gallimard, 2 tomes, 1977 (1962).
- Métral, Florian, Figurer la création du monde. Mythes, discours et images cosmogoniques dans l’art de la Renaissance, éditions Actes Sud, 2019.
- Moles, Abraham, Psychologie du Kitsch. L’art du bonheur, éditions Pocket, 2016 (1976).
- Morris, William, Comment nous vivons, comment nous pourrions vivre, éditions Payot et Rivages, 2013 (1877).
- L’art et l’artisanat, éditions Payot et Rivages, 2017.
- Moscovici, Serge, Essai sur l’histoire humaine de la nature, éditions Flammarion, 1977.
- Panofsky, Erwin, Architecture et pensée scolastique, Les éditions de Minuit, 2011 (1975).
La perspective comme forme symbolique, Les éditions de minuit, 2012 (1967).
- Pastoureau, Michel, Une histoire symbolique du Moyen Age, éditions du Seuil, 2012 (2004).
- Perec, Georges, Les choses, éditions Julliard, Coll. Pocket, 2018 (1965).
- Petiot, Fabien & Braunstein-Kriegel, Chloé, (dir.), Crafts. Anthologie contemporaine pour un artisanat de demain, étions Norma, 2019.
- Ponge, Francis, Le parti pris des choses, éditions Gallimard, 2018 (1926).
- Potter, Norman, Qu’est-ce qu’un designer : objets. Lieux. Messages, éditions B42, 2011 (2002).
- Pouillon, Fernand, Les pierres sauvages, éditions du Seuil, 2008 (1964).
- Raymond, Eric, La cathédrale et le Bazar, 1999.
- Roger, Alain, Court traité du paysage, éditions Gallimard, 2017 (1997).
- Rosset, Clément, L’anti-nature, éditions PUF, 2011 (1973).
- Ruskin, John, La nature du gothique, éditions du Sandre, 2012.
Les sept lampes de l’architecture, éditions Klinclsieck, 2008.
- Saint-Léon, Etienne Martin, Le compagnonnage. Son histoire, ses coutumes et ses rites, éditions Jean-Cyrille Godefroy, 2015.
- Schmitt, Jean-Claude, La raison des gestes dans l’Occident médiéval, éditions Gallimard, 1990.
Le corps, les rites, les rêves, le temps, éditions Gallimard, 2015 (2001).
- Sennett, Richard, Ce que sait la main. La culture de l’artisanat, éditions Albin Michel, 2010.
- Séris, Jean-Pierre, La Technique, éditions PUF, 2017 (1994).
- Simondon, Gilbert, Du mode d’existence des objets techniques, éditions Aubier, 2013 (1958).
- Souriau, Etienne, L’instauration philosophique, éditions Félix Alcan, 1939.
Les différents modes d’existence, éditions PUF, 2019 (1943)
- Spengler, Oswald, L’homme et la technique, éditions Gallimard, 1969 (1958).
- Stépanoff, Charles, Voyager dans l’invisible. Techniques chamaniques de l’imagination, éditions La découverte, 2019.
- Stiegler, Bernard, La technique et le temps, éditions Fayard, 2018 (1994).
- Tsing, Lowentaup, Anna, Le champignon de la fin du monde, sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme, éditions La découverte, 2017 (2015).
Friction. Délires et faux-semblants de la globalité, éditions Les empêcheurs de penser en rond, 2020 (2005).
- Viveiros de Castro, Eduardo, Métaphysiques cannibales, éditions PUF, 2017 (2011).
- Turner, Fred, Aux sources de l’utopie numérique. De la contre-culture à la cyber culture, Steward Brand un homme d’influence, C & F Editions 2017.
- Wittgenstein, Ludwig, Grammaire philosophique, éditions Gallimard, 2020 (1969).
Histoire de l’école Camondo et de la profession d’architecte d’intérieur
Coordination et pilotage : Alexis Markovics
Docteur en histoire de l’architecture moderne et contemporaine, chercheur au Léav/ensaVersailles.
Animé et coordonné par le directeur de la recherche Alexis Markovics et Bertrand Ehrhart, responsable du centre de documentation de l’école c’est de LE programme de recherche consacré à l’ADN de l’école :
- Qui sommes nous ?
- D’où venons nous ?
- Et puisqu’il existe aussi un axe concernant les espaces pour demain : où allons-nous ?
On y travaille à partir des archives de l’école et l’UCAD, on dépouille, on croise, on met en perspective, on découvre et on suit les anciens de l’école, ses enseignants, on décortique ce que l’on y enseignait et comment, on s’intéresse aux rapports entre la pédagogie et les pratiques professionnelles, on construit la mémoire d’une profession qui a parfois oublié son héritage pluriel et complexe, celui des décorateurs ensembliers, ses liens profonds avec l’architecture, ses rapports parfois troubles avec le design…
Et on explore les possibles, de la haute décoration aux ensembliers d’aujourd’hui et de demain : quels sont les territoires et les savoir-faire à conquérir pour l’architecte et l’architecture intérieure ?
Séminaires, lettres de veille, chroniques et feuilletons, les connaissances se distillent et colonisent le site de la Recherche :
- Les chroniques et les feuilletons présentent les découvertes au fur et à mesure de leur invention, Contributions pour une Histoire de l’École, ils interrogent la pratique et profession et sa manière d’être écrite ou de s’écrire soi-même, L’architecture intérieure ça n’existe pas, développent un propos symétrique et ironique à propos du design, Le design non plus.
- Le travail d’archives est aussi un travail sur les acteurs de l’École depuis sa fondation en 1944 : ses alumni et ses enseignants, afin de constituer un annuaire exhaustif et documenté : qui a fait l’école et ce qu’a fait l’école ?
L’École a produit plusieurs communications scientifiques, sérieuses et académiques, dans le cadre de colloques internationaux :
- En 2016, au colloque Pour une histoire socio-culturelle du décorateur, INHA-Musée des Arts décoratifs, Bertrand Ehrhart et Alexis Markovics, Du perfectionnement des artistes décorateurs à la profession d’architectes d’intérieur.
- En 2019, au colloque « De l’immeuble à la petite cuillère », l’architecture, le décor, l’objet, organisé par les laboratoires de recherches ARCHE de l’université de Strasbourg et CRESAT de l’université de Haute-Alsace , Alexis Markovics, La profession d’architecte d’intérieur, une histoire parallèle.
Mais encore lors des séminaires de recherche, de master et de doctorants :
- séminaires usages et ambiances pour habiter
- séminaire pédagogie et apprentissage, musée, bibliothèque, école
- séminaire doctorants Léav
- séminaire de master de l’EPHE, Rossella Froissart, Arts, industries et décor à l’époque contemporaine
Les intérieurs aujourd’hui. Méthodes de production et d’analyse interdisciplinaires.
Coordination et pilotage : Alexis Markovics
Docteur en histoire de l’architecture moderne et contemporaine, chercheur au Léav/ensaVersailles.
Les intérieurs et les intériorités en tant qu’espaces autant que comme concept : un programme de recherche au long cours, protéiforme, à travers un colloque, un livre, bientôt une revue, des séminaires, des projets, toujours des projets, à tous les étages de l’école Camondo, mais pas que, en co-construction avec le laboratoire de l’Ensa Versailles, le Léav, mais pas que, avec et grâce à la haute compétence d’Annalisa Viati Navone, professeur HDR des écoles d’architecture et de Charlotte Poupon, chercheuse en design et directrice pédagogique de l’école Camondo.
Fanny Carrel. Feu . Motel. Sujet libre de Diplôme. École camondo, 2020
Qu’est-ce qui fait intérieur ? Comment ? pourquoi ? par qui ? pour qui ? Autant de questionnements auxquels on tente de répondre en circonscrivant les problématiques et leurs implications, en élaborant un état de l’art, en construisant des positions de thèse, en favorisant l’invention et le développement d’un corpus théorique :
- Écrire et décrire les intérieurs en croisant les disciplines afin d’élaborer une méthodologie permettant de les analyser et de les « com-prendre », de s’en approprier la substance, en transcender la nature.
- Interroger le projet et les projets d’intérieurs dans leur singularité et leur complexité : comment fait-on intérieur et comment provoque-t-on le phénomène de l’intériorité, au-delà de la simple différenciation d’avec l’extérieur de la fixation des limites ? Qu’est-ce que le contexte ? Comment se décline-t-il au pluriel ? Comment contexte et contextes peuvent produire une conception contextualisée ?
- Qui fait les intérieurs ? Architectes d’intérieur, architectes, designers, mais encore, thermiciens, marketeurs, thermiciens, plombiers, menuisiers, tapissiers, voire usagers, utilisateurs, habitants ? Définitivement à la croisée des disciplines, la conception des intérieurs est trans-, voire a-disciplinaire, ou comment les intérieurs de quelque chose -ou de quelqu’un ?- peuvent-ils se singulariser par l’action de ceux qui les conçoivent, les réalisent ou les vivent ?
- Qu’est ce qui fait la matérialité des intérieurs ? Autant dire : les ambiances, les atmosphères, les environnements, les notions de « surround » ou d’ensembles, de milieu(x), d’uni ou de pluri-vers, mais encore de détails, de composants, de mobilier, de sur-mesure, de standard, de produit et d’artisanat…
Concrètement, ce sont :
- 52 séances du séminaire Usages et Ambiances pour habiter depuis 2012.
- un colloque international « Les intérieurs aujourd’hui. Méthodes de production et d’analyse interdisciplinaires » en octobre 2019, dont la publication est en cours aux Presses universitaires du Septentrion (sortie prévue début 2021), en partenariat avec le LéaV, Laboratoire de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, le Centre de Recherche en Design (École normale supérieure Paris-Saclay / ENSCI-Les Ateliers), le Politecnico di Milano (Italie), et l’Archivio del Moderno – Università della Svizzera italiana (Suisse).
- La participation de Camondo au séminaire doctoral, 2019-2020, LéaV/ENSAV et Université de Paris-Saclay, coordination : Eric Chauvier et Annalisa Viati Navone. Le 4 décembre 2020 une séance spécifique a été co-animée par l’ensa Versailles et l’école Camondo, dans le cadre de l’axe de recherche Espaces, corps et sensibilités du LéaV et du programme sur les intérieurs, dirigé par Annalisa Viati Navone.
- Un projet de séminaire nomade
- Et un projet par mois qui ne se réalise pas… mais on y travaille, on va bien finir par aboutir. Rendez-vous au prochain séminaire, au prochain colloque, dans la prochaine publication…