Viennent de paraître Architecture et transmission des arts, sous la direction de Dominique Dehais, qui réunit les contributions des journées d’étude qui avaient eu lieu en mai 2017 à l’Ensa Normandie, et Enseigner en temps de crise. Les leçons du Bauhaus, sous la direction d’Andrea Urlberger, actes du colloque Les 100 ans du Bauhaus, auquel Dominique a participé.
L’ouvrage issu du colloque du centenaire du Bauhaus résonne comme un écho ici, avec l’école Camondo, puisque, lorsqu’elle déménagea de l’hôtel particulier Nissim de Camondo pour s’installer boulevard Raspail, en 1988 : le président de l’Union centrale des arts décoratifs d’alors, Robert Bordaz, voulait créer un Bauhaus à la française, disait-il, avec la fusion des écoles Beethoven, Camondo, et l’école spéciale d’architecture, afin que l’ensemble des arts appliqués y soient enseignés dans un nouveau campus.
Le colloque s’intéresse aux années Weimar, 1919-1933, contemporaines de la montée du nazisme. Cette contemporanéité a parfois fait oublier que le Bauhaus, avant d’être un mouvement dit moderne, était une école d’arts appliqués, avec une direction de la pédagogie, une administration, des enseignants, un diplôme, etc. Et de, décidément, résonner comme un écho ici, avec le séminaire Pédagogie & Transmission, organisé par le Mad et la direction de la recherche à l’école Camondo, avec leurs deux bibliothèques.
Architecture de l’art est la dernière contribution de l’ouvrage, signée de l’ami Dominique Dehais.
Là où les contributions réunies dans le bouquin évoquent toutes le Bauhaus, dans sa réalité et dans les ses influences, le texte signé Dominique Dehais est plus abstrait. Il ne s’agit pas d’une interprétation historique, mais théorique et, pourrait-on dire, donc, abstraite, comme un pas de côté, qui permet d’ouvrir une perspective analytique sur l’évolution de l’architecture, au cours du premier XXe siècle, dans ses rapports avec les arts plastiques, et avec le projet techniciste de l’industrialisation exponentielle.
Architecture et transmission des arts, dirigé par Dominique Dehais, rassemble des contributions centrées sur le projet pédagogique de l’enseignement de l’architecture, qui sont regroupées en 3 grandes parties : « Représentation », « Recherche » et « Transmission ».
Luc Perrot, au chapitre « Représentation », dans « L’enseignement des arts pris entre quatre machoires », fait le constat d’une mise à l’écart progressive de l’enseignement des arts dans les écoles d’architecture, tandis que, le 4e de couverture le rappelle, la directive de Bologne « (…) inscrit le domaine des arts dans la liste des compétences de l’exercice de l’architecture. »
On retrouve le Bauhaus et ses héritiers au chapitre « Recherche » dans la contribution de Sophie Fétro et Andrea Urlberger « L’enseignement des arts du Bauhaus au Black Mountain College »
« La pédagogie assistée par machines dans les écoles d’architecture de 1970 à 1990 » est le titre de la contribution d’un autre ami, lui aussi bien connu du rez-de-chaussée du 266 boulevard Raspail, Christian Morandi, au chapitre « Transmission », un article dont le thème reprend la thématique de sa thèse soutenue en 2011 : « Les nouvelles technologies dans la pratique professionnelle des architectes, 1959-1991 : les « méthodologistes », histoire de trois laboratoires d’informatique dans les écoles d’architecture en France », direction François Loyer.
Comme disent régulièrement les présentateurs de journaux télévisés à tout propos : Voilà ce que l’on pouvait dire sur l’actualité littéraire de ce mois de juin 2022.
Non pas qu’il n’y ait que ça à lire, mais il y a, surtout, ces deux ouvrages à lire, cet été.
Lisez Enseigner en temps de crise. Les leçons du Bauhaus et Architecture et transmission des arts, ça vous fera du bien de lire un petit peu.