Les intérieurs aujourd'hui
L’école nationale supérieure d’architecture de Versailles, l’école Camondo, l’ENS Paris Sacaly, L’ensci-Les ateliers et le Centre de Recherche en Design, le Politecnico de Milano et L’Archivio del Moderno, organisaient les 11 et 12 octobre 2019, un colloque international de recherche sur Les intérieurs d’aujourd’hui organisé par le laboratoire de l’école d’architecture de Versailles (LéaV/ENSA-V) avec le concours du Ministère de la Culture. L’occasion de questionner la notion d’intérieur, polysémique et contemporaine, au regard des usages, des méthodes d’analyse, de la perception et de la conception, dans une approche multimodale et pluridisciplinaire.
Jour 1 – Ouverture du colloque
Ouverture du colloque « Les intérieurs d'aujourd'hui ».
Jour 1 – Méthodes d’analyse
Premier thème du colloque « Les intérieurs d'aujourd'hui » à propos des méthodes d'analyse.
Jour 1 – Méthodes de conception
Second thème du colloque « Les intérieurs d'aujourd'hui » à propos des méthodes de conception.
Jour 1 – Débat et conclusions
Conclusions du premier jour du colloque « Les intérieurs d'aujourd'hui ».
Jour 2 – Ouverture
Mot de bienvenue de René-Jacques Mayer, directeur de l’Ecole Camondo.
Jour 2 – Usages
Modérateur et contradicteur : Alexis Markovics, directeur de la recherche et des post-diplômes de l’Ecole Camondo, chercheur au LéaV
Jour 2 – Ressenti, ambiances, émotions
Modérateur et contradicteur : Anne Lefebvre, directrice du Centre de recherche en design (CRD - Ens Paris-Saclay /Ensci – Les Ateliers).
Jour 2 – Débat et Conclusions
Débat et conclusions d'Alexis Markovics, directeur de la recherche et des post-diplômes de l’Ecole Camondo, chercheur au LéaV.
APPEL À COMMUNICATIONS
Les intérieurs aujourd’hui.
Méthodes de production et d’analyse interdisciplinaires.
Pour une nouvelle approche de l’intérieur
Les espaces intérieurs se sont souvent révélés des lieux d’expérimentation de différents acteurs professionnels (architectes, architectes d’intérieurs, décorateurs, ensembliers, designers, artistes, etc.) Seuls ou en collaboration et en interaction fréquente avec leurs commanditaires, ces créateurs travaillent à la frontière de plusieurs disciplines : architecture, arts visuels, design, décoration, etc. Ces pratiques témoignent de perméabilités qui prennent la forme de dialogues, de transferts et de contaminations, et qui visent à produire des effets en termes d’espaces, d’usages, de perceptions et d’émotions.
Il s’agit de questionner aujourd’hui, depuis des perspectives critiques synergiques, contemporaines et expérimentales, cette notion d’intérieur pour ce qu’elle comporte de polyvalence, d’ambigüité et de richesse, au regard de ses modalités de production, d’appropriation et de perception : de l’échelle du corps à celle de la métropole (de l’objet à l’espace, des espaces domestiques aux espaces partagés de l’activité, de la consommation ou des loisirs), à l’aune des enjeux écologiques (les cadres de production et d’utilisation), des pratiques et des usages modernes et contemporains (le cadre de vie, les services, les transports et la mobilité) ou des nouvelles spatialités (les nouveaux espaces de sociabilité, les outils et les pratiques des espaces digitaux). En dépassant les partages, les catégorisations et les oppositions traditionnelles (entre dehors et dedans, entre public et privé, entre individuel et collectif, etc.), il s’agira de penser et redéfinir l’intérieur dans sa relation aux milieux, aux territoires et aux usages, d’en saisir la pertinence historique et synchronique, d’en cerner l’opérationnalité conceptuelle pour la démarche de projet. Qu’est-ce qui fait intérieur ? Comment le conçoit-on ? Comment le lit-on ? Comment le pratique-t-on et le ressent-on ?
La rencontre des disciplines
La question de l’intérieur apparaît comme un territoire de rencontre des disciplines, celui de la synergie et de la complémentarité des approches, comme on l’observe depuis les années du Bauhaus, du Vkhoutemas ou de l’école de Ulm, entre l’architecture et les arts appliqués tels que le graphisme, le design, mais aussi les arts plastiques, l’esthétique industrielle, et également des analogies et transferts de dispositifs élaborés par le cinéma, la photographie, la littérature.
Le colloque vise donc une double ambition :
– explorer et appréhender la diversité des outils mis au point par les chercheurs de différents domaines afin d’analyser la complexité de ces dits espaces « intérieurs » ; il s’agit de présenter et confronter les « boîtes à outils » et méthodologies propres aux différentes disciplines des sciences humaines (historiens de l’art, de l’architecture et du design, sociologues, anthropologues ou philosophes, etc.), mais encore des sciences exactes (sciences cognitives ou neurosciences, biologies, informatiques, cybernétiques, etc.) ou enfin ceux des critiques artistiques, littéraires ou cinématographiques, qui devront montrer leur efficacité à se confronter à une interprétation critique d’oeuvres complexes, caractérisées par une stratification des significations. On s’intéressera en priorité aux spécificités des méthodes développées, à leur complémentarité et à leurs croisements éventuels, en favorisant ce large spectre d’approches interprétatives, qui vont de celles plus herméneutiques à celles plus systémiques. L’objectif est d’éprouver leur efficacité eu égard à la question de l’intérieur, qu’il s’agisse de décrire les « formes d’intention » (M. Baxandall, 1985) du créateur, les formes de leur réception, les « effets de montage » (S. M. Ejzenštejn, 1937) de certaines perspectives et leur répercussion sur l’esprit, le « sentiment de la spatialité » (A. Schmarsow, 1896) qui s’engendre chez l’utilisateur.
– confronter les pratiques professionnelles et opérationnelles (urbanistes, architectes, designer, architectes d’inté rieurs, paysagistes, programmistes, etc.) afin de cerner les processus de conception dans leur complexité et leur singularité ; on s’intéressera à la grande diversité des méthodes de l’architecture ou du design – telles que l’analyse spatiale, fonctionnelle, ergonomique, tectonique ou technique – qui aident à produire et décrire l’organisation de l’espace intérieur, la séquence des pièces, les relations entre intérieur et extérieur, le mobilier ou le décor dans leurs relations à l’environnement, les séquences spatiales où les transitions sont marquées par des seuils plus ou moins soulignés et par des perspectives qui conduisent, orientent et marquent à la fois l’expérience physique et perceptive des usagers et leur ressenti, etc.
Les propositions devront s’appuyer sur des études de cas ou des terrains d’applications appartenant à l’époque contemporaine (ou du moins faisant sens pour la saisie de celle-ci), qui feront l’objet d’une analyse démonstrative, mais également expérimentale, menée en appliquant une ou plusieurs méthodologies, issues de l’architecture, du design, de l’architecture intérieur, des arts plastiques ou d’autres disciplines.
Trois axes seront principalement considérés:
1| Le projet (de l’objet à l’espace urbain) et ses contraintes particulières, de la conception à la mise en oeuvre et au chantier ; la question de ses outils, échelles ou démarches, des processus spécifiques et individualisés, transversaux et collaboratifs, qui s’y déploient au croisement des disciplines et des expertises, pour la construction d’un intérieur où les savoirs collaborent et se fondent dans un ensemble bien orchestré.
2| La question des usages et la singularité dans la manière de les traiter : qui et comment use-t-on de ces intérieurs ? De la question des comportements à celle des services ; la possibilité de considérer les intérieurs comme des lieux de sédimentation et de révélation de différentes intentionnalités : le type de domesticité ou d’ambiance, généralement lié aux attentes du
client ; les notions d’habitabilité et de temporalité, qui concernent autant l’intérieur en mouvement des moyens de transport que les lieux temporaires du travail, d’exposition d’objets, ou de vente ; la présence d’éléments allégoriques, renvoyant à l’imaginaire culturel du propriétaire mais aussi bien à celui de l’architecte ou plus largement du/des auteur(s) du projet ; les notions de fonctionnalité et d’efficacité, etc.
3| Le sentiment de la spatialité ou la perception des ambiances : l’articulation physique et visuelle des intérieurs, les effets lumineux ou chromatiques, l’intégration de la végétation et de la nature, leur perception émotionnelle, sensorielle, visuelle, sonore ou haptique, etc., la dimension expérimentale et expérientielle de l’intériorité.
Calendrier prévisionnel
? 7 janvier 2019 : Envoi de l’appel à communications.
? 30 mars 2019 : Réception des propositions de communications.
? 17 juin 2019 : Sélection des communications et annonce aux intervenants.
? 11-12 octobre 2019 : Rencontres à l’ENSA-V (France).
Lieu du colloque
? ENSA Versailles, 5, avenue de Sceaux, 78000 Versailles, France.
Comité scientifique
? Paolo Amaldi, architecte praticien, docteur en architecture de l’Université de Lausanne, professeur d’Histoire et cultures architecturales à l’ENSA-V, chercheur au LéaV.
? Catherine Bruant, architecte, sociologue, directrice de recherche à l’ENSA-V, directrice du laboratoire de recherche (LéaV).
? Anna Maria Fernández García, historienne de l’art, docteure en histoire de l’art de l’Université de Oviedo et de l’Université de Buenos-Aires, professeure d’histoire de l’art et directrice du département de Histoire de l’art et Musicologie à l’Universidad de Oviedo, España, directrice de la revue « Res mobilis ».
? Imma Forino, architecte, docteure en Aménagement intérieurs et Architecture des intérieurs du Politecnico di Milano, professeure d’Architecture des intérieurs et Design des expositions, Politecnico di Milano, Ecole AUIC, chercheur au département d’Architecture et Etudes Urbains – DAStU.
? Nicolas Henchoz fondateur et directeur de l’Ecole EPFL+ECAL LAB à Lausanne (Laboratoire Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne+ Ecole d’Art et design Lausanne).
? Anne Lefebvre, docteure en philosophie française contemporaine et des techniques de design de l’Université Lille 3, maîtresse de conférences au sein du département design de l’École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Cachan), directrice du Centre de recherche en design (CRD – Ens Paris-Saclay /Ensci – Les ateliers).
? Pat Kirkham, historienne, docteure en Histoire de l’University of London, professeure d’Histoire du Design à Kensington School of Art (Kesington University), Londres.
? Alexis Markovics, docteur en histoire de l’architecture moderne et contemporaine de l’Université de Versailles Saint-Quentin/ENSA-V, Ladrhaus, directeur pédagogique et enseignant à l’école Camondo, chercheur au LéaV.
? Letizia Tedeschi, historienne de l’art, directrice de l’Archivio del Moderno (Accademia di architettura – Université de la Suisse italienne).
? Annalisa Viati Navone, architecte, docteur de l’Institut d’architecture de l’Université de Genève, professeure d’Histoire et cultures architecturales à l’ENSA-V, chercheur au LéaV et au sein de l’Archivio del Moderno (Accademia di architettura – Université de la Suisse italienne).
Responsables scientifiques
? Imma Forino, architecte, docteure en Amenagement interiéurs et Architecture des intérieurs du Politecnico di Milano, professeure d’Architecture des intérieurs et Design des expositions, Politecnico di Milano, Ecole AUIC, chercheur au département d’Architecture et Etudes Urbains – DAStU.
? Anne Lefebvre, docteure en philosophie française contemporaine et des techniques de design de l’Université Lille 3, maîtresse de conférences au sein du département design de l’École normale supérieure Paris-Saclay (ENS Cachan), directrice du Centre de recherche en design (CRD – Ens Paris-Saclay /Ensci – Les ateliers).
? Alexis Markovics, docteur en histoire de l’architecture moderne et contemporaine de l’Université de Versailles Saint-Quentin/ENSA-V, Ladrhaus, directeur pédagogique et enseignant à l’école Camondo, chercheur au LéaV.
? Annalisa Viati Navone, architecte, docteur de l’Institut d’architecture de l’Université de Genève, professeure d’Histoire et cultures architecturales à l’ENSA-V, chercheur au LéaV et au sein de l’Archivio del Moderno (Accademia di architettura – Université de la Suisse italienne).
Comité d’organisation
? Carola D’Ambros (Politecnico de Milan/LéaV)
? Marina Khémis (LéaV/ENS Paris-Saclay)
? Ronan Meulnotte (LéaV)
Secrétariat scientifique (pour toute demande d’informations)
? Murielle Gigandet, assistante ingénieur de recherche, LéaV/ENSA-V | murielle.gigandet@versailles.archi.fr
Le colloque est organisé par le LéaV/ENSA-V en collaboration avec :
? ENS Paris-Saclay, Département design
? Ecole de Camondo
? Archivio del Moderno (Accademia di architettura-Université de la Suisse italienne)
? Politecnico di Milano, Département d’Architecture et Etudes Urbains – DAStU