Image en Une, vue d’une réhabilitation, par Bernard Meignan, d’un appartement sous les toits d’un immeuble à Nancy
L’intitulé de notre série d’articles « L’architecture intérieure, ça n’existe pas », a interpelé Bernard Meignan, architecte d’intérieur à Nancy-Metz, longtemps président du Conseil français des architectes d’intérieur (CFAI), à qui nous avons proposé d’intervenir comme il le souhaite.
Il commente ici un article paru dans Intramuros, « New Bauhaus », voir plus bas, tribune signée Donatien Caratier, architecte d’intérieur designer, membre du CFAI et de l’European design council, et… Thierry Conquet, qu’on ne présente plus ici.
La direction du magazine leur a proposé une tribune régulière, ce qui oriente Intramuros vers la discipline de l’architecture intérieure, que la revue avait, dans le passé, parfois, mise en retrait, au profit du design.
La parole est donc à Bernard Meignan, architecte d’intérieur, qui a quelque chose à dire:
Corporatisme et masochisme : Il a existé une époque durant laquelle en France, il était de bon ton de dire : « l’architecture intérieure n’existe pas ».
C’est bien cette posture masochiste que les français ont l’art de manier avec délectation quand quelque chose fonctionne dans notre pays. Ce plaisir assez snob de faire la moue là où d’autres pays européens ont compris la place que pouvait prendre cette discipline dans l’acte de bâtir.
Il faudra expliquer à nos voisins allemands, belges, hollandais, danois, suédois, comment une discipline qui n’existe pas en France fait l’objet de départements spécialisés dans les grandes agences d’architecture françaises.
Ceux qui professaient cette posture faisaient semblant de ne pas savoir que ce métier qui émergea dans les années 30 a largement participé au rayonnement de la France à l’étranger (voir l’exposition à la cité de l’architecture : Art déco France-Amérique du Nord).
Si l’Europe c’est souvent la lourdeur technocratique, il reste que la confrontation des cultures européennes permet parfois de renouveler l’air un peu vicié des postures franco-françaises.
Ce qu’on appelle assez pompeusement « la conscience écologique », je la vois comme un formidable défi créatif, ce que ne devrait jamais cesser d’être l’architecture.
Alors bravo à Intramuros lorsque, défiant les postures convenues, il donne la parole aux architectes d’intérieur, ce qui, convenons-en, est quand même la moindre des choses pour une revue portant ce nom.
La tribune d’Intramuros numéro 2015, 2023:
Retrouvez le travail de Bernard Meignan sur le site bernardmeignan.fr et les séries d’articles L’architecture intérieure ça n’existe pas et… Le design non plus.