L’Ensad avait déjà sorti un numéro de « Décor » au format numérique, qui nous avait interpelé, notamment parce que l’ami Vincent Bouvet y publiait A la recherche de l’appartement Hoentschel.
Le format numérique se présentait comme un blog, avec sa galerie de carrés d’images comme autant d’entrée pour les articles. Adapté à la lecture en ligne, le concept restait un peu flou selon nous. Mais on apprend, à la lecture de l’éditorial d’Emmanuel Tibloux, directeur de l’Ensad, que le format numérique perdure, avec des posts hebdomadaires, complémentaires du format papier, à la parution annuelle.
Avec le format papier, là, on reçoit un corpus très structuré, avec un positionnement clair que le titre pose : Le Décor.
Ce premier numéro de « Décor » format papier, développe le thème, à partir de la sémantique du « décoratif », en 5 grandes parties qui rassemblent nombre d’articles :
- Le décor de fiction
- Le décoratif et son oeuvre
- Décor et monde ambiant
- Décor de la politique et politique du décor
- La fiction du Décor.
On commence à connaître l’évolution des arts appliqués en France, on s’intéresse ici aux pédagogies qui forment aux métiers, à leurs histoires et à leurs mutations.
Le choix du titre renvoie au nom-même de l’école qui édite la revue (l’Ensad, dans sa communication récente, s’intitule couramment « Ecole des arts décoratifs »), et renvoie aussi, et surtout, à la fois à son histoire et à une certaine conception des arts appliqués, portée par elle.
On se souvient que l’Ensad forma brièvement des architectes décorateurs, en 1939, diplôme que la création de l’Ordre des architectes condamna dès 1940.
L’histoire de l’Ensad est bien documentée par les ouvrages L’histoire de l’école nationale supérieure des arts décoratifs (1766-1941), et L’histoire de l’école nationale supérieure des arts décoratifs (1941-2010), disponibles à la bibliothèque de l’école Camondo.
Après la seconde guerre mondiale, l’Ensad repris très vite des forces pour devenir la plus grande école française d’arts appliqués, celle en tout cas qui propose désormais le panel de formations et de spécialités le plus vaste.
Avec cette revue, retour, donc, à l’ADN de l’Ensad, avec une déclinaison du « Décoratif », compris comme englobant tout l’environnement, les espaces, la création d’objets, bref… retour au sens des « Arts Décoratifs » du beau dans l’utile du XIXe siècle aux formes de design les plus contemporaines d’aujourd’hui.
Tirons la couverture pour finir : l’article « Superstructure dans le coma », au chapitre « Décor et monde ambiant », est signé Gwenola Wagon et Stéphane Degoutin, plasticien, architecte d’intérieur designer enseignant à l’Ensad, diplômé et ancien enseignant de l’école Camondo.
Lisez la revue Décor, ça vous fera du bien de lire un petit peu.