L’article de la semaine #002

‘A’A’, acronyme, depuis 2009, de L’architecture d’aujourd’hui, fameuse revue française d’architecture fondée en 1930 par André Bloc, fait tout pareil que la revue italienne Domus : ‘A’A’ invite un starchitecte, comme on dit, et lui confie les clés de la rédaction.

Pour le numéro 444, août-septembre 2021, c’est Starck qui s’y colle, et de faire la couverture, avec le slogan provocant bien de lui : « Une maison ne doit pas coûter plus cher qu’une voiture ».

L’article « Les maisons de Philippe Starck : portrait », pp.50-67, revient sur sa carrière, avec l’écho des années 1990, marquées par son projet-manifeste de maison pour le plus grand nombre, qui offrait la possibilité de construire chacun sa propre maison, sans faire appel à un architecte, espèce de DIY du bricoleur aguerri, avant que les internets s’emparent de ce type de tutoriel.

Remonté contre un système où les architectes, selon lui, encaissent des sommes exorbitantes, pour ne proposer à leurs clients que des projets de maisons de piètre qualité, il crée, en 1994, pour le catalogue 3 Suisses, un coffret, comprenant des plans, une cassette VHS qui relate la genèse du projet, une notice descriptive, et un marteau symbolique.

Objet forcément collector aujourd’hui, ce coffret symbolise le positionnement de Starck contre le marché de la maison individuelle.

Faut-il rappeler ici, même s’il se revendique, sur son site, « étudiant peu assidu », que Philippe Starck est passé par l’école Camondo ?

Et puisqu’on en est à tirer la couverture, faut-il rappeler que les plans de la maison 3 Suisses sont cosignés avec Patrick Bouchain, éminent alumni de la communauté Camondo, diplômé en 1966 ?

Philippe Starck au catalogue de la bibliothèque de l’école Camondo ;

Patrick Bouchain au catalogue de la bibliothèque de l’école Camondo ;

Page Alumni consacrée à Patrick Bouchain sur le site recherche & trouverche ;

Patrick Bouchain à l’école Camondo, le 16 septembre 2021 dans le cadre du Chaudron 2021, Les Territoires : « ça ne sert à rien », un titre de conférence qu’on affectionne au rez-de-chaussée du 266 boulevard Raspail. On en est même un peu jaloux, on aurait aimé avoir l’idée avant Bouchain. Raté.