Le 21 avril 2022, déjà, nous parlions de Problemata, puisque nous recevions ses fondatrices et fondateurs, à l’occasion du lancement du site, au cours d’un rendez-vous intitulé Archives, humanités numériques & études critiques: Problemata, une plateforme digitale pour le design, dans le cadre de la 8ème table ronde du séminaire Pédagogie & Transmission au sein de l’UCAD: une bibliothèque, un musée, une école.
Le 13 février 2023, aussi déjà ! Dans un article qui mettait en avant l’une des publications de Problemata, nous évoquions une série d’articles rappelant le rôle incontournable de François Matthey dans l’histoire du design en France.
Problemata se présente comme la plateforme à destination des étudiants et chercheurs en design.
La plateforme vise à promouvoir la recherche académique en design, à la sourcer, et à diffuser des travaux scientifiques, en accès libre et gratuits.
Nous avons lancé une requête dans le moteur de recherche de Problemata: « Architecture intérieure » – à noter qu’aucun résultat n’apparaît suite à la requête « architecture d’intérieur », avec un « d' », cela n’est pas neutre comme nous allons le voir plus loin.
Le premier niveau de suspens maintenant installé, devinez quel résultat révèle cette requête !?
Ceux qui suivent l’auront deviné, bien sûr, la base de données nous donne accès à un article signé (tatata…) Valérie de Calignon.
Diplômée de l’école Camondo, Valérie de Calignon est publiée ici en tant que chercheuse en architecture intérieure et design, tandis qu’on la connaît aussi pour sa production en architecture intérieure dans son activité professionnelle au sein de l’agence Canal, associée à l’excellent Patrick Rubin qu’on ne présente plus ici.
L’article, intitulé La controverse de l’intérieur, propose une synthèse de la thèse de Valérie de Calignon, Architecture intérieure, processus d’indépendance, 1949-1972: une autonomie réinventée ou la révolution du composant, sous la direction de Dominique Rouillard, Université Paris I-Panthéon-Sorbonne, 2015, disponible à la bibliothèque de l’école Camondo, forcément.
Le chapeau de l’article est signifiant, lorsqu’il affirme: « L’intérieur peut s’envisager comme le software d’un hardware architectural aux habitabilités successives. Mais la relation de l’habiter à l’enveloppe construite est, depuis des siècles, sujet à controverse ».
Cette histoire de software est peut-être, entre autres, une allusion au concept de « réversibilité » cher aux architectes designers de l’agence Canal, concept ici mis en perspective historique, puisque l’autrice fait remonter son analyse à Jacques-François Blondel (image en Une).
Pour abréger les souffrances du lecteur et mettre fin au premier suspens de cet article, un des paragraphes de la thèse de Valérie de Calignon fustige l’habitude largement partagée de parler d’une architecture qui serait « d’intérieur », comme si des écoles formaient, aussi, au métier d’architecte « d’extérieur ».
On récapitule: le design d’espace, ça n’existe pas, l’architecture d’intérieur non plus, et d’ailleurs, il faut dire « architecture intérieure » et bannir définitivement le « d' » svp.
Lisez « La controverse de l’intérieur », et rdv sur Problemata.org, ça vous fera du bien de lire un petit peu