Le Chaudron 2019, L'Extérieur
Intérieur / extérieur: au premier regard, ce sont deux opposés distincts, l’un délimitant l’autre en l’excluant. L’architecture dessine et incarne dans l’espace cette dualité apparemment figée: l’intérieur, protecteur, familier, proche, stable, limité par les murs, abrite et s’oppose à l’extérieur qui l’environne, potentiellement dangereux, étranger, vaste et changeant.
Programmation et coordination : Cendrine de Susbielle et Vincent Tordjman
Intervention de Hans Walter Muller
Hans Walter Muller est ingénieur et architecte, il construit une œuvre architecturale avec les matériaux de son temps.
L’Extérieur entre en scène
Mariame Clément est metteur en scène d’opéra. Elle signe sa première mise en scène en 2004 avec Il Signore Bruschino/Gianni Schicchi à l’opéra de Lausanne avec des décors et costumes…
Utopie frugale
François Champsaur architecte d’intérieur et designer, diplômé de l’école supérieure des Beaux-Arts de Marseille et de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris.
Exercices buissonniers
Damien Roger Paysagiste dplg mû par une réelle vocation botanique, il reformule cet apprentissage transversal autour de multiples projets mettant en jeu des notions de site, d’usage, de territoire.
Projection dans le cube
Tadashi Kawamata a répondu à l’invitation du Kunstmuseum Thurgau en construisant in situ la « Tour de bûche ».
La Ville (in) hospitalière
Design for everyone est un collectif belge fondé par Charlotte Renouprez et Laurent Toussaint. Il sillonne les rues de Bruxelles à la recherche « d’architectures hostiles ».
Twin Peaks, Lost, l’extérieur comme personnage
Pacôme Thiellement est journaliste, écrivain, essayiste et réalisateur. Rock, cinéma, théologie, ésotérisme: sa culture pop ogresque est, avant tout, un regard porté sur le monde.
Conférence : Nicolas Schöffer
Eléonore Schöffer est artiste, plasticienne, poète et conservatrice de l’œuvre de Nicolas Schöffer (1912 – 1992), artiste et théoricien polyvalent, représentant majeur de l’art cinétique.
Introduction et conférence : Exister au dehors de soi : la demeure humaine
L’habitation humaine ne se borne pas au logement des corps dans des « machines à habiter » ; c’est le foyer de l’écoumène (« l’habitée »).
Algua
Conférence du 13 septembre 2019 par Samuel Tomatis (designer).
Éloge De La Fuite
Conférence du 13 septembre 2019 par Laurent Jeanneau, (ethnomusicoloque et compositeur).
Mesures de l’univers
Conférence du 13 septembre 2019 par Claude Courtecuisse (designer et plasticien) et Marie-Christine Angonin (professeur et chercheur).
La Peau Comme Interface
Conférence du 13 septembre 2019 par Camille Fradet (doctorante).
Ce Que Nous Apprend Le Vaisseau Terre
Conférence du 13 septembre 2019 par Paul Marchesseau (architecte d’intérieur et co-fondateur de DANT) et Marin Schaffner (sociologue et ethnologue).
Conférence Alumni
Conférence du 13 septembre 2019 par Margot Fontaine (ancienne étudiante de l’école Camondo).
La Nature Sur Écoute
Conférence du 13 septembre 2019 par Jérôme Sueur (écoacousticien et maître de conférence au Muséum national d’histoire naturelle).
Design Expeditions – Mathilde Brétillot
Conférence du 12 septembre 2019 par Mathilde Brétillot (architecte d’intérieur, designer et enseignante à l’école Camondo).
Psychanalyse de l’aéroport
Conférence du 12 septembre 2019 par Stéphane Degoutin (artiste, écrivain et chercheur).
Ce que nous disent ces extérieurs qui n’existent pas
Conférence du 12 septembre 2019 par Charlotte Poupon (enseignante à l’école camondo et designer).
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L’intérieur architectural protège ou enferme en séparant le sujet de l’altérité extérieure. Le couple intérieur/extérieur résonne alors avec la traditionnelle opposition sujet / objet: depuis l’intérieur, le sujet se distingue du monde des objets extérieurs. La vocation de l’architecture serait donc de délimiter des intérieurs-sujets dans un mode-objet.
Pourtant, la limite entre intérieur et extérieur n’est pas si nette. A l’échelle de l’architecture, on peut constater des porosités: qu’il s’agisse de lumière, de son, d’ondes électromagnétiques, d’énergie thermique ou de pollution atmosphérique, l’extérieur pénètre dans l’intérieur et l’intérieur rayonne vers l’extérieur. De même à l’échelle de l’individu et des perceptions, lorsque je regarde à l’extérieur, mon regard se projette de l’intérieur vers l’extérieur, mais dans le même temps ce que je vois entre en moi. L’extérieur pur n’est pas pensable. En effet, tout extérieur est intériorisé par le sujet qui le perçoit, donc jamais pur extérieur, et d’autre part l’extérieur constitue pour le sujet un milieu qui influence son état intérieur, qui n’est donc jamais pur intérieur. (La physique quantique a mis en équation ce lien mystérieux entre l’observateur et l’objet extérieur transformé par l’observation même.)
Intérieur / extérieur : il apparaît donc que la limite entre les deux termes n’est pas si nette et que les deux s’interpénètrent. Cette intuition peut nous aider à penser des espaces et des objets qui ne dissocient plus intérieur et extérieur d’une manière trop schématique et définitive, mais qui les prennent en compte comme un couple indissociable pour interroger la complexité du projet d’habiter.
Liste de résultats dynamique, Ouvrages disponible à la bibliothèque de l’école Camondo : Chaudron L’extérieur
Quatre axes seront explorés :
Le thème de l’extérieur nous permet de déplacer notre regard sur la conception des espaces intérieurs et des objets, en nous situant à l’extérieur du strict cadre des métiers et de leur enseignement. De plus, nous considérerons que le cadre du projet est l’extérieur, c’est-à-dire le monde ambiant dans son ensemble, et non seulement l’architecture envisagée comme un contenant délimitant l’intérieur.
Tout projet est la projection d’une volonté intérieure vers un extérieur. La création du premier outil, de la première pierre taillée, a mis à distance le monde et l’a fondé comme milieu extérieur utile aux besoins et désirs intérieurs, comme exploitable. Mais le projet trouve aussi sa source dans l’extérieur, comme monde de réalités et d’idées données, intériorisées et interprétées.
Le premier intérieur est le corps, le premier extérieur le monde, dès la limite de la peau. L’apparence exprime les états intérieurs d’une personne. D’une manière similaire, la façade d’une architecture ou la surface d’un objet est une peau qui à la fois peut masquer et dévoiler son intérieur.
La surface extérieure peut être le visage expressif d’une intériorité. La surface extérieure d’un bâtiment ou d’un objet, sa matière et son décor, peuvent être l’expression fondamentale d’un projet qui prend sa source dans la source plus profonde intériorité.
Nous pouvons considérer l’extérieur comme un monde donné sur lequel nous pouvons agir en le transformant. On peut supposer que l’homme est libre de soumettre l’ensemble du monde au pouvoir des actions techniques. Pourtant, notre société hyper industrielle produit ce que les économistes nomment des “externalités négatives” – des effets indésirables de l’utilisation des ressources et des énergies qui auraient des conséquences irréversibles sur le climat et le milieu de vie humain. Comment concevoir le projet dans cette situation critique où, invoquant l’utilité, l’invention humaine détruit en s’extériorisant ?
Le monde extérieur se projette à l’intérieur de nous. Dès lors que nous le percevons, il existe comme une projection intérieure. Ainsi, les espaces habités, donnés comme extérieurs à nous, construisent nos états intérieurs. L’architecture et les objets ont ainsi un pouvoir sur notre affectivité; un espace qui nous rend gai ou triste est lui-même qualifié de gai ou triste: c’est notre intérieur qui se reflète sur l’extérieur comme sur un miroir de notre vie intérieure. Habiter, c’est donc aussi projeter notre intériorité en dehors des limites de notre corps.
Programmation et coordination du Chaudron :
Cendrine de Susbielle et Vincent Tordjman