ça faisait longtemps

Périodiquement, l'Etat français se souvient que le design est aussi un métier.

Publié par Bertrand Ehrhart15 décembre 2021

Depuis la création du Centre de création industrielle, en 1969, par l’Union Centrale des Arts Décoratifs (image en Une : affiche de l’exposition du CCI au Pavillon de Marsan en 1971), et sa fusion, qui signa pour ainsi dire son abandon, en 1992, avec le Musée National d’Art Moderne au Centre Georges Pompidou, on a vu des tentatives régulières des gouvernements successifs de remettre en marche une dynamique du design français.

On se souvient du Ministère du redressement productif d’Arnaud Montebourg, qui affirmait son ambition de relancer un design industriel façon Roger Talon de la France des 30 glorieuses. Sauf erreur de notre part, le truc n’a pas donné grand-chose.

Dans le spectre des instances de valorisation des activités des designers, on connaît aussi le VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement), créé en 1979, qui innove aujourd’hui surtout en sémantique, lorsqu’il faut maintenant parler de French Design, sans compter que le design ne se réduit pas à l’ameublement.

Le salon des Artistes décorateurs de la société du même nom (SAD) a connu sa dernière exposition au Grand Palais en 1999, et l’impression persiste que les décideurs sont en retard d’une ou deux décennies dans leurs volontés d’influer sur le cours de la création industrielle française, par rapport à la réalité des activités des professionnels du design.

Aujourd’hui, et ça faisait longtemps, voilà que resurgit une initiative de l’Etat français de se doter d’un Conseil national du design (CNDes), créé le 6 septembre 2021, et présidé par Sandra Rey, startupeuse biotechnique dans le vent.

Le Conseil est chargé notamment de « faire de la prospective et d’énoncer des propositions aux pouvoirs publics pour mettre en place une stratégie et une politique nationale du design », nous explique l’Alliance française des designers (AFD).

Double tutelle classique et cohérente pour ce nouvel organisme : les ministères de la culture et de l’industrie.

Souhaitons bonne chance au Conseil national du design qui aura du pain sur la planche, espérons qu’il survive aux prochaines élections présidentielles.

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