L’architecture intérieure ça n’existe pas #030

Publié par Bertrand Ehrhart15 avril 2019

Photographie Mohamed Somji, issue de l’article de Frank Gintrand

La revue Chroniques d’architecture, déjà évoquée ici, est riche d’articles critiques, ses éditorialistes proposent des textes souvent engagés dans la défense du métier d’architecte, et rendent compte de l’actualité architecturale avec humeur et humour. Dans sa série d’articles intitulés « Vous n’en avez pas marre… ? » qu’il développe depuis septembre 2018, Frank Gintrand signe ce mois-ci « Vous n’en avez pas marre… des architectes d’extérieur ? »

Il s’insurge de ce que nombre de bâtiments, singulièrement les grands musées, sont conçus comme des enveloppes sans que la fonction et la réalité des espaces intérieurs n’entrent en rien dans la conception architecturale.

Ce qui nous intéresse ici est le terme-même d’architecture extérieure, qui, s’il avait une définition, pourrait être le pendant de l’architecture intérieure. Gintrand utilise le terme avec ironie bien sûr, mais le choisit pour décrire une réalité de certaines constructions, dont l’objectif semble être de communication, un grand musée se devant d’abord d’être photogénique pour répondre à un cahier des charges parfois plus politico marketing qu’architectural.

Les rapports entre contenant et contenu sont pourtant l’essence-même de tout projet architectural qui se respecte, et Gintrand rappelle que, pour le Louvre Abou Dabi, un cabinet d’architecture intérieure est venu « épauler » Jean Nouvel, pour élaborer une architecture dans l’architecture, le maître ayant radicalement et sans doute volontairement ignoré la typologie muséographique au profit d’une geste radicale.

Les starchitectes réalisent sans doute ce que leurs maîtres d’ouvrage attendent d’eux, en exerçant le métier d' »architecte d’extérieur ».

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