L’architecture intérieure, c’est comme tout, c’est politique.
Sur le blog Géographies en mouvement, Manouk Borzakian, géographe enseignant chercheur rattaché au laboratoire Espaces, Nature et Culture (ENeC), également rédacteur du blog Géographie et cinéma, décrit une probable conséquence d’un aménagement d’espace sur le débat politique.
Parlement du canton de Lausanne
Dans son article, il rappelle l’origine révolutionnaire française de la droite et de la gauche politiques, dans la répartition spatiale à l’assemblée constituante de 1789, où les partisans de la révolution s’installent à gauche du président de l’assemblée, ses opposants à droite, et les modérés au milieu, espace des indécis, dénommé péjorativement, à l’heure où choisir son camp était une injonction absolue, « le marais ».
Mais l’article de Manouk Borzakian évoque des événements plus récents : à Lausanne, les élus de l’assemblée législative du canton de Vaud se sont vus attribuer un parlement tout neuf, et constatent, après une année d’usage, le durcissement des débats.
D’aucuns soupçonnent l’allée centrale, très large, séparant droite et gauche, d’être au moins l’un des facteurs de ce phénomène.
Les parlementaires du Canton de Genève, dans des locaux provisoires durant les travaux de l’Hôtel de ville, constatent le même durcissement, mais dans le contexte d’un agencement différent :
Ils siègent en vis-à-vis, opposition et majorité face à face.
Sauf à souhaiter la dégradation de la vie politique locale, les architectes d’intérieur suisses ont de l’avenir.