L’architecture intérieure ça n’existe pas #005

Publié par Bertrand Ehrhart22 avril 2015

Du 11 juin au 14 juillet 1930 au Musée des Arts Décoratifs a lieu la première exposition de l’UAM (Union des artistes modernes).

Mais c’est lors de l’exposition Formes utiles, toujours à l’Union centrale des arts décoratifs, pavillon de Marsan, de décembre 1949 à février 1950, qu’est publié le 2e manifeste de l’UAM.

Dans ce manifeste figure la première apparition repérée du néologisme Architecture d’intérieur en tant que compétence spécifique reconnue : le terme, abrégé en AI, y désigne l’un des multiples champs de compétences professionnelles attribuées aux membres de l’UAM dans la liste qui clôt le texte, signé Georges-Henri Pingusson.

La fabrication du néologisme correspond sans doute à la nécessité de nommer de façon cohérente un ensemble de concepts diffus qu’on n’avait pas encore défini comme une totalité (aménagement, décoration, ameublement, design…).*

L’UAM attribue, parmi ses membres, le label AI à Maurice Barret, Jean Bossu, Burkhalter, Pierre Chareau, Jacques Dumond, Marcel Fredou, Gustave Gautier, Léon Goldzahl, Gabriel Guevrekian, René Herbst, André Hermant, Francis Jourdain, Boris Lacroix, De La Godelinais, Pierre Leconte, Charlotte Perriand, Pierre Pinsard, Renou et Genisset, Louis Sognot.

Francis Jourdain est le seul parmi eux à n’avoir pour seul label que celui d’architecte d’intérieur (« AI »), tandis que tous les autres créateurs cités plus haut ont une double compétence : architecture et architecture d’intérieur, ou création de mobilier et architecture d’intérieur.

Pour Charlotte Perriand, prévaut la mention « AIE », c’est-à-dire architecture d’intérieur et équipement.

UAM02

Disponibles à la bibliothèque de l’Ecole Camondo :

Barré-Despond, Arlette, UAM Union des artistes modernes, Paris, Editions du Regard, VIA, 1986

Catalogue d’exposition, Paris, Musée des Arts Décoratifs, 27 septembre 1988-29 janvier 1989 : Les années UAM 1929-1958, Paris, Union Centrale des Arts Décoratifs, 1988

*selon Valérie Calignon dans son DEA d’histoire de l’architecture moderne et contemporaine, Architecture intérieure, généalogie et approche transhistorique, Paris 1, septembre 2004

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