Contribution pour une histoire de l’école Camondo 010

Publié par Bertrand Ehrhart23 octobre 2015

De quelques écoles qui finissent par n’en faire qu’une.

En 1864, la déclaration de l’association Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie comporte 3 département fondamentaux et fondateurs que sont le musée, une mission d’enseignement, et une bibliothèque qui devait jouer le rôle de centre documentaire à destination des créateurs ornemanistes et autres concepteurs d’objets destinés à la production de série.

En 1894, le Comité des Dames, émanation de l’Union Centrale, crée une première école pour jeunes filles. L’histoire du Comité et de cette école est bien décrite par Guillemette Delaporte, Marie-Amélie Tharaud et Elise Kerschenbaum, dans une exposition organisée par la bibliothèque des Arts Décoratifs : Le Comité des Dames. La formation artistique des femmes au sein de l’Union Centrale des Arts Décoratifs (1892-1925).

L’année 1925, sorte d’apogée de l’établissement, voit exposer l’école sur tout un étage du Grand Palais pour l’Exposition internationale des Arts Décoratifs.

A cette époque, deux cours distincts sont dispensés : les arts décoratifs et le travail du cuir. Charlotte Perriand est la plus célèbre des élèves passées par cette formation.

En 1928, René Prou – qui sera l’un des initiateurs, en 1944, de la création de l’école Camondo – prend la direction de l’école du Comité des Dames, de nouveaux cours s’ajoutent au cursus, notamment le cours de publicité, faisant évoluer la pédagogie vers le graphisme, pour qu’advienne la nouvelle dénomination d’Ecole supérieure de communication visuelle (ESCV) en 1972, tandis que la même année elle deviendra mixte.

6 rue Beethoven Paris 16e en 1924

L’école est hébergée à partir de 1924 dans l’immeuble du 6 de la rue Beethoven à Paris dans le 16e arrondissement, et l’usage la baptisera vite « Ecole Beethoven » plutôt que « Ecole et atelier d’art pour jeunes filles », à l’instar de l’école Camondo généralement nommée comme telle plutôt que « Centre d’art et de techniques » dès les premières années de son installation au musée Nissim de Camondo.

En 1988, l’école Beethoven se séparera de son département de reliure, l’Union Centrale des Arts Décoratifs fondant alors le Centre des arts du livre et de l’estampe (CALE), tandis qu’un projet ambitieux voit le jour : la création d’un campus réunissant les enseignements du graphisme, avec l’école Beethoven, le design et l’architecture intérieure avec l’école Camondo, et l’architecture et l’urbanisme avec l’école spéciale d’architecture, le tout réuni 254-266 boulevard Raspail.

Des questions technico financières et d’incompatibilité d’humeurs empêcheront ce projet global d’aller au-delà d’un déménagement pour Camondo, et d’une extension des locaux pour l’ESA, l’école Beethoven disparaissant dans une fusion avec Camondo qui dispense désormais des cours de communication visuelle, Camondo et l’ESA gardant leurs prés carrés sans qu’aucun service ni cours en commun ne soit jamais mis en place.

Ce grand projet rappelle pourtant les Bauhaus et autres utopies d’art total, le bâtiment du 266 boulevard Raspail signé Cuno Brullmann s’affiche en usine à productions d’arts appliqués, et la presse de l’époque rend bien compte d’un enthousiasme pour une filière française du produit d’environnement enfin en développement.

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