Urbanisme et Série noire

Publié par Bertrand Ehrhart9 juin 2017

Dashiell Hammett écrit Le sac de Couffignal (The gutting of Couffignal) en 1925. Il s’agit d’une nouvelle dont l’action se passe dans une île, lieu idéal pour un pillage en règle qui va dégénérer dans une violence sans borne.

Les premières pages plantent le décor :

(…) Les bâtiments semblent avoir été construits chacun en fonction du voisin, comme s’ils avaient été conçus par un même architecte (…) Les habitants de ces maisons (…) sont ceux qui possèdent et régissent l’île. La plupart d’entre eux sont de vieux messieurs bien nourris qui, après avoir placé à des taux intéressants les bénéfices qu’ils ont su arracher au monde des deux mains dans leur jeunesse, ont créé une colonie dans l’île en vue de passer le temps qu’il leur reste à vivre à soigner leur foie et à améliorer leurs performances au golf parmi leurs pairs. Ils n’admettent dans l’île que le nombre de commerçants, travailleurs et autres sous-fifres du même genre nécessaire pour les servir dans le confort.

Tel est Couffignal.

Ce décor fait écho à ce que nous appelons aujourd’hui un ghetto de riches, ou une gated community, dont les habitants, selon Stéphane Degoutin, sont Prisonniers volontaires du rêve américain.

La nouvelle de Dashiell Hammett est écrite en 1925, et illustre cette réalité alors déjà ancienne aux Etats-Unis.

Sur ce phénomène toujours en développement, Stéphane Degoutin et Dashiell Hammett, où la littérature populaire illustre et complète la recherche scientifique et historique.

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