Lorsque la concierge est arrivée au rez-de-chaussée du boulevard Raspail, il s’agissait pour elle de remplir la mission de « l’informatisation » de la bibliothèque, disait-on alors, de l’école Camondo.
Par informatisation, on entendait produire des notices dans un catalogue numérique hébergé par un serveur, notices remplaçant les fiches cartonnées des bibliothèques que les moins de vingt ans ne peuvent pas avoir connu.
Les fiches cartonnées étaient écrites à la main ou à la machine à écrire, et permettaient de retrouver les documents qu’elles référençaient, avec leur cote et toutes les données bibliographiques utiles.
L’informatisation de toutes ces références a constitué un bouleversement très rapide, avec un progrès notable: la possibilité de créer des liens entre notices, par les auteurs des documents, et surtout par des mots clés permettant de naviguer dans le catalogue.
On parle là du début des années 1990, la plupart des bibliothèques, dans le monde, ont entériné ce nouveau système, à leur rythme, mais à l’orée de l’an 2000, le gros du boulot était fait.
C’est à ce moment que ces catalogues, dont celui de la bibliothèque Camondo, ont été mis en ligne, ce qui permet aujourd’hui à n’importe qui de consulter un catalogue de bibliothèque n’importe où dans le monde.
Cela semble évident aujourd’hui, mais, pour la concierge, qui fréquentait les bibliothèques durant ses études, la mutation de la pratique bibliothéconomique fut énorme.
L’Ecole nationale supérieure en sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib) produit la revue Balisages, dont le numéro 6, qui vient d’être mis en ligne, revient sur cette saga informationnelle.
La thématique, 30 ans après le web… big bang dans les institutions de savoirs ? propose un panorama des techniques de l’information, et pose des questions de prospective.
Lisez la revue Balisages de nos collègues de l’Enssib, ça vous fera du bien de lire un petit peu la revue Balisages de nos collègues de l’Enssib