Le théâtre de Philippe Quesne est engagé, qui dénonce la folie humaine de la destruction de la planète.
La dimension militante indéniable ne fait pas l’alpha et l’omega de ses spectacles, il serait réducteur de qualifier Quesne d’artiste engagé.
Lorsqu’on assiste à un spectacle de Philippe Quesne, les dispositifs, les costumes, les masques, la musique, omniprésente, nous enchantent et nous divertissent. Ses mises en scènes, à la fois spontanées, où les acteurs habitent le spectacle, et sophistiquées, où la mise en scène nous intéresse ici, comme faisant écho, pour Camondo, à la fois au séminaire de recherche Usages et ambiances pour habiter, et aux programmes de recherche Scénographie(s)
C’est une partie de la force de ses mises scènes : rien de plus pénible en général qu’un art engagé et militant, là, les scénographies travaillent l’espace, l’espace sonore, les matériaux, autant que les objets et les personnages, avec des dispositifs autant théâtraux qu’artistiques.
L’analyse de Zoé Brioude s’articule en 5 chapitres, qui décortiquent les spectacles de Quesne, avec sa compagnie Vivarium Studio.
« De l’abolition des cadres de la représentation à la construction d’une nouvelle perception de l’environnement », premier long paragraphe de l’article, met en lumière le fait que ces spectacles entraînent le spectateur, comme juste à côté de sa réalité, pour mieux témoigner de son absurdité.
« Poser le décor » : l’esthétique de l’atmosphère chez Philippe Quesne, deuxième volet de l’article, parle de lui-même lorsqu’on a pu assister à Farm Fatale, par exemple (image en Une), où, et c’est là que l’article a bien sa place dans une revue de recherche sur les ambiances, les installations et mouvements scéniques proposent une poésie éloquente quant aux pratiques aux antipodes de toute conscience écologique.
On enchaîne avec « Vers un autre matérialisme », paragraphe explicite, qu’on pourrait résumer par un slogan bourvilesque : la matière oui, le matérialisme, non !
« Retrouver une métaphysique a minima dans les ruines du capitalisme » est le chapitre anticipant – et espérant – la fin d’un monde consommateur, d’une société du spectacle, etc.
Avec le dernier chapitre, « L’idiotie et le réel écologique », on retrouve la légèreté réjouissante de la mise en forme des spectacles de Vivarium évoquée plus tôt.
Lisez Quand l’air reprend son souffle, ça vous fera du bien etc.