Image en Une: vue des compactus, réserves de l’école Camondo Paris, photographie Joséphine Crochon
Ce article est consacré au mémoire de diplôme de Joséphine Crochon, diplômée 2024 de l’école Camondo.
Pour son mémoire de diplôme, Joséphine s’est emparée d’une partie des archives de l’école Camondo.
Elle résume son mémoire comme suit: La maquette en volume négligée, il semblerait que nous ayons rendu nos mains, nos cerveaux et nos âmes à la machine, vénérant le numérique et le virtuel au détriment du matériel et du réel. À l’ère de la dématérialisation du XXIe siècle, quel est l’intérêt de représenter l’intérieur en maquette sans la machine ou le numérique ? En explorant les usages et les modes de représentations de cet outil, ce travail recueille une première présentation des fonds d’archives de l’école Camondo et met en circulation questions et réflexions. La maquette: que peut-t-elle offrir à nos pratiques professionnelles et pédagogiques de demain ?
Au-delà d’une opération de réhabilitation de l’exercice de la maquette dans la pédagogie et les métiers des arts appliqués, ce mémoire fait aussi le point sur les archives photographiques de l’école Camondo.
Dans nos recherches de contribution pour la construction d’une histoire de l’école, nous avions pu consulter et exploiter le fonds d’archives de la bibliothèque du Mad, qui conserve notamment les compte-rendu des conseils d’administration de l’Union centrale des arts décoratifs (UCAD)
C’est ainsi que, dans un discours retranscrit du Comte Hubert de Ganay, membre du conseil d’administration de l’UCAD dans les années 1940, chargé de la commission bibliothèque, nous avions appris que le projet de Centre des arts et techniques, qui allait devenir l’école Camondo, faisait partie du projet documentaire, en ce qu’il est officiellement ouvert sous les hospices de la commission bibliothèque de l’UCAD.
Les premiers temps de l’école sont ainsi raccordés au projet de l’Union centrale, qui, rappelons-le, est née de sa bibliothèque, d’abord à l’usage des praticiens, qui s’y rendaient pour enrichir leur culture ornementale, et pour copier, dessiner, modeler, les différents « modèles » rassemblés là, comme une collection ancêtre des matériauthèques, au sein de ce qu’on pourrait appeller, si l’on faisait dans l’anachronisme, un learning center du XIXe siècle.
Les dossiers d’étudiants de l’école, entre 1944, anné de création de l’école, et 1962, année de l’arrivée du directeur Henri Malvaux, sont à ce jour introuvables.
Malvaux a inauguré, en 1962 donc, un archivage systématique des dossiers administratifs étudiants et enseignants, et commandé plus tard une campagne, elle aussi systématique, de photographies (la plupart sous forme de diapositives), des rendus de projets.
C’est ainsi que l’école Camondo compte plus de 10000 diapositives dans ses archives, datées de 1973 à 1995, qui rendent compte des cours de couleur, de stylisme, de dessin, de design et d’architecture intérieure.
On peut y retrouver des planches de rendus et des maquettes de toutes promotions et années, ainsi que de diplômes.
C’est dans ce fonds qu’a puisé Joséphine, pour alimenter son mémoire de diplôme, dans sa réflexion comme dans son iconographie.
Lisez le mémoire de diplôme de Joséphine Crochon La maquette en volume, un outil obsolète ?, et retrouvez, au catalogue de la bibliothèque de l’école Camondo, une sélection des mémoires de diplômes. Ces mémoires sont par ailleurs conservés systématiquement sous format pdf, par la bibliothèque, depuis 2009.