L’article de la semaine #067

Commençons par l’actualité d’Elisabeth Garouste, il reste quelques jours, jusqu’au 6 octobre 2024, pour se rendre à l’exposition commune Gérard et Elisabeth Garouste L’art à la source, au Palais des arts et du festival et à la villa Les roches brunes à Dinard.

Le grand public connaît surtout son parcours créatif de designer décoratrice, qu’elle effectua avec Mattia Bonetti, de 1979 à 2001.

Elle semble présentée depuis toujours en binôme, longtemps avec Bonetti, depuis avec Gérard Garouste, comme si ses créations manquaient de l’autonomie nécessaire à une signature en solo.

Effet d’une persistance patriarcale peut-être, mais sûrement, aussi, effet de sa pratique créative, à notre avis.

En créatrice d’espaces et d’objets, Elisabeth Garouste se met au service d’un projet, au service d’un usager, fût-il spectateur, au service d’une esthétique, au risque de s’effacer, lorsque, au hasard et par exemple, puisqu’il s’agit de son actualité la plus récente, tandis que l’exposition citée plus haut est présentée comme mettant en scène les oeuvres mêlées des deux artistes, la « biographie de l’artiste », sur le site de présentation produit par la galerie Templon, ne mentionne que Gérard.

On lui doit, si l’on remonte à ses débuts, pourtant d’avoir osé un retour de la déco et de l’ornement, loin du high tech qui définissait la modernité dans les années 1970-1980.

Loin de tout minimalisme, avec Bonetti, elle est affublée du qualificatif de « nouveaux barbares », ce sonne assez juste avec le caractère débridé, humoristique et souvent inspiré des arts premiers de leurs créations.

Nous ne détaillerons pas les exploits du duo Garouste & Bonetti, il est aisé de retrouver des monographies et des articles, ne serait-ce qu’en consultant le catalogue de la bibliothèque de l’école Camondo.

Elisabeth Garouste n’a jamais cessé de produire des images et des objets, mais s’est largement consacrée à la pédagogie des arts plastique, au sein de l’association La Source, cofondée avec Gérard Garouste.