Image en Une, portrait photographique d’Otti Berger issu du site de la Stradling Collection
On en parlait avec un ami très cultivé qui, bien sûr, connaissait Otti Berger, son oeuvre, son destin, tout ça, pas nous.
L’ami en question, impertinent, pour démarrer la conversation autour du bouquin dont la bibliothèque de l’école Camondo vient de faire l’acquisition, la définissait comme ayant été une espèce de « Beethoven du tapis ».
L’expression, triviale et douteuse, choisie pour décrire la géniale Otti, sourde comme un pot, mais surtout comme Lüdwig, faisait, elle, dans le genre plasticienne tapissière, au Bauhaus, et pas du tout musicienne.
Otti Berger. Weaving for modernist architecture est le titre de la monographie consacrée à Otti Berger, ouvrage dirigé par Judith Raum, qui s’est notamment nourrie des archives berlinoises du Bauhaus.
Au rez-de-chaussée du 266 boulevard Raspail, on découvrait l’existence-même d’Otti Berger, élève puis enseignante au Bauhaus, semble-t-il très proche d’Anni Albers qui, jusqu’alors, représentait pour nous la création textile au Bauhaus à elle toute seule.
Le bouquin est riche d’une iconographie inédite, où l’on découvre ses travaux de créatrice indépendante, sa carrière de conceptrice et réalisatrice de textiles techniques, à destination des sièges d’avions ou de trains par exemple.
L’arrivée de Mies Van der Rohe à la suite de Gropius semble avoir stoppé sa carrière d’enseignante, et si sa carrière de créatrice textile se prolonge durant toutes les années 1930, la seconde guerre mondiale, et, surtout, l’extermination planifiée des juifs d’Europe, feront qu’elle sera assassinée, à Auschwitz, en 1944.
Venez lire « Otti Berger. Weaving for modernist architecture », ça vous fera du bien de lire un petit peu