En Une, Michel et Catherine Schreiber
Michel Schreiber enseigne le design vêtements, cours de 2ème année, à l’école Camondo entre 1975 et 1990. Pascale Boulard, diplômée 1978, l’assiste à partir de 1979, puis enseignera avec lui, jusqu’en 1990.
On a téléphoné à l’ami Jean-François Giraud, pour lui demander s’il s’était rendu à cette exposition Michel Schreiber, pour deux raisons: la première, c’est qu’il habite à Rochefort, ce qui est pratique pour se rendre à une exposition lorsqu’elle a lieu à Rochefort, la deuxième parce que le Jean-François était le régisseur de l’école Camondo durant les années d’enseignement de Schreiber, et qu’en tant que tel, il n’a pas oublié le boulot qu’engendraient les projets de ce cours de stylisme, ni le défilé annuel des élèves.
Le Giraud, toujours à la pointe de l’actualité, surtout quand ça se passe en bas de chez lui, était déjà allé voir l’expo. Il la recommande, le Schreiber, né en 1930, a toujours des trucs à dire, là il s’agit là de « Peintures à l’aiguille » (!) Il faut avoir vu ça.
Schreiber, qu’on a surnommé un temps « l’architecte du vêtement », s’associe avec Patrick Hollington, pour lancer un atelier-boutique dès 1965. L’aventure durera jusqu’en 1974.
Photographie plus haut: Hollington à gauche, Schreiber à droite
Durant les années 1960, 1970 et 1980, Michel Schreiber habillera Michel Piccoli, César, Michel Bouquet et autres vedettes françaises, dont François Mitterrand, notamment en 1981, sur fond de campagne (électorale) française bien de chez nous:
Le texte ci-dessous est issu du site bonnegueule.fr:
Forts de leurs expériences et de leurs influences, ils décident de créer une marque qui s’inspire des vêtements de travail, en les rendant plus légers, plus agréables à porter, tout en soignant les finitions. Ils retravaillent la coupe avec comme mot d’ordre « le confort », sans oublier l’aspect fonctionnel de ce type de vestiaire. Ils décident de déstructurer toutes leurs vestes en enlevant les entoilages et les épaulettes, pour augmenter la mobilité du porteur. Garder une ligne simple et épurée, c’est tout le travail de Michel Schreiber et Patrick Hollington.
Pour ce qui est des finitions, ils ajoutent des boutons et des zips aux poches et, sur certaines vestes, des boutonnières en biais pour faciliter l’attache. Ils ont aussi désacralisé la chemise en lui enlevant volontairement le col, pour empêcher les hommes de porter la cravate. Ils voulaient s’affranchir des codes de l’élégance classique, croyant qu’on pouvait être élégant sans pour autant porter le costume.
Durant les années 70, ils sont considérés comme les créateurs qui ont réinventé le dressing masculin en lui apportant des vêtements déstructurés, avec des lignes simples que l’on qualifie même «d’architecturales». Ils commencent à habiller les designers, les peintres, les architectes, les acteurs et même des politiciens, qui trouvent chez eux une élégance fonctionnelle en accord avec leurs métiers. On parle même de « snobisme Schreiber-Hollington ».
Il nous reste du travail pour documenter la pédagogies et les créations de Michel Schreiber, cet article n’a pour ambition que de convaincre lectrices et lecteurs d’aller faire un tour du côté de Rochefort, voir les « peintures à l’aiguille », on retrouvera Schreiber dans de prochaines publications.
Ci-dessous, reportage photographique signé Jean-François Giraud: « En découdre avec la peinture » !
Voir Vêtements de travail au masculin, archives INA, reportage diffusé dans « Aujourd’hui madame » du 8 avril 1972, et écouter Michel Schreiber, papa du sportswear, France Culture, série « Sommes-nous libres de nos habits ? ».
RDV nombreuses et nombreux à l’exposition Michel Schreiber, au Cabinet de curiosités de Rochefort, ça vous fera du bien de sortir un petit peu.