Par exemple Patrick Saytour, disparu le 15 août 2023, passé par l’école à la fin des années 1950, après avoir suivi le cursus de l’école des arts décoratifs de Nice.
On connaît Patrick Saytour pour sa participation à la fondation du mouvement Support-Surface, moins pour la suite de sa production, qui intègre le volume.
Toujours conceptuelles, ses oeuvres s’apparentent parfois, au moins formellement, au design et à l’espace d’environnement.
Son passage à Camondo l’aurait-il influencé, ou sensibilisé à l’espace et à l’objet ?
Son faux air de Georges Perec nous le rend sympathique, son travail plastique précis, modeste et toujours critique, le placent dans l’histoire de l’art comme un chercheur infatigable, une espèce de déconstructiviste du cadre et de la normativité, chaque objet produit ou détourné par lui pose question sur le sens de notre habitation consommatrice du monde, avec une analyse constante de la matérialité des choses (comme disait l’autre). Sans oublier un sens du l’humour décapant, si l’on peut dire, lorsque par exemple on prend connaissance de cette oeuvre datée de 1981, intitulée « La différence de classe », exposée au Musée d’art de Toulon, et sous-titrée « Techniques mixtes sur moquette » !
Mais on peut aussi retenir, pour la bonne bouche, là encore si l’on ose dire, le titre de son exposition monographique à Nîmes en 2008: « Torchons-collection ». Sacré Patrick.
On cite rarement nos politiques en place ici, mais la ministre de la culture s’est fendue cet été d’un hommage mérité.
Venez lire, nombreuses et nombreux, les ouvrages et autres articles mentionnant le travail de Patrick Saytour à la bibliothèque de l’école Camondo, ça vous fera du bien de lire un petit peu.