Joseph-Louis-Achille Joyau, diplômé en 1865 et Gaston-Fernand Redon, diplômé en 1887, alors futurs architectes, pensionnaires de la villa Medicis, répondent à une consigne imposée aux lauréats du prix de Rome : restituez par le dessin les ruines antiques du site de Baalbek, et proposez, par le dessin toujours, une restauration.
Ces « envois » comme on les appelait, prennent la forme d’aquarelles, qui sont produites tandis que le premier chantier archéologique à Baalbek ne débutera qu’en 1898.
Les dessins, panoramiques, font mieux que n’aurait pu le faire la photographie, lorsque le site est décrit dans ses moindres détails, dans un contexte sans doute un peu idéalisé, mais où les descriptions architecturales et ornementales vont jusqu’au détail le plus infime, de la base au chapiteau, en passant par la base des colonnes gréco-romaines.
On a regardé sur les internets, et c’est plus qu’anecdotique : le Gaston Redon est le petit frère de l’Odilon, qui sera architecte en chef des bâtiments civils et des palais nationaux.
Au temps des Salammbô et autres Préludes à l’après-midi d’un faune, voilà un architecte qui était bien de son temps.
Quant au Joyau, il semble avoir consacré toute son énergie d’architecte à dessiner, ce qu’il faisait bien, au vu de cette exposition essentiellement composée d’inédits.
Rendez-vous nombreuses et nombreux au cabinet des dessins des Beaux-Arts de Paris, visiter « Baalbek. Le grand voyage au Liban », ça vous fera du bien de voyager un petit peu.