Le dernier concert en public des Beatles a lieu le 30 janvier 1969, sur le toit de l’immeuble des studios Apple à Londres.
L’événement est plus ou moins improvisé, la mauvaise entente entre les 4 ayant fait échouer plusieurs projets de concerts plus normés, dans des salles aménagées à cet effet.
Ils se mettent d’accord, le jour-même, pour monter sur le toit de l’immeuble dans lequel ils essaient de boucler l’album Abbey Road.
Au bout de 40 minutes, la police londonienne met fin au concert, mais quelques riverains ont pu suivre ce qui s’avèrera être, donc, le dernier concert des Fab Four.
On peut entendre tous les titres de ce concert sur Rooftop concert, qui comprend des titres des albums Abbey road, l’Album blanc, et du futur Let it be.
On ne choisit pas ici d’évoquer le Rooftop concert pour promouvoir un groupe de jeunes qui monte. Ce qui motive cet article, c’est le spectacle de l’espace londonien, comme illustré par les Beatles, depuis un toit terrasse aménagé en scène de concert – à moins qu’il ne s’agisse au contraire d’une illustration de leur musique -, et tout cela s’entremêle. Le documentaire, The Beatles: Get Back (extrait là: Get back), témoigne de l’émotion que les habitants du quartier ont pu ressentir ce jour-là.
Ce film, qui finira, après pas mal de péripéties, par sortir, montre le rapport fusionnel entre l’espace urbain, les visages anglais de 1969, et la musique des 4.
Lorsque des chercheurs en architecture, urbanisme, design, etc, nous parlent d’ « ambiances », ils font avancer le chmilblick de la perception sensible de l’ « habiter le monde ».
(Re)voir ce concert, avec les cheveux des gens dans le vent, l’arrivée des bobbies missionnés pour y mettre fin, et qui manifestement le regrettent, les toits de Londres, les systèmes électriques qui coupent les perspectives, la scène, plancher vite installé sur un toit qui accueille d’habitude les corbeaux de la Tour de Londres en villégiature, tout ça, fait ambiance, émeut, donne presque envie d’y aller voir et de déjeuner d’un fish & ships (on a dit presque).
Et de se nous complaire à penser qu’expérimenter l’ambiance, en chantant, si c’est faire société et spectacle, c’est aussi faire de la recherche en architecture.
La… Lala, lalalala… Lalalala… Hey Jude