Adriano Celentano sort Il ragazzo della via Gluck en 1966, qui devient tout de suite un gros succès, tandis que Françoise Hardy, sans perdre de temps, commande une version française à Eddy Marnay, l’homme aux 4000 chansons, auteur notamment des « Amants de Paris » pour Piaf (1948), de « Ivan, Boris et moi » pour Marie Laforêt (1967), ou encore des « Moulins de mon coeur » pour Michel Legrand (1968).
Les années soixante sont la grande période des yéyés, où les adaptations, surtout de tubes anglo-saxons, en français, sont légion.
Là, Françoise Hardy, qui est une des seules artistes de la génération yéyés à écrire la plupart des textes qu’elle chante, va chercher de l’autre côté de Alpes cette chanson d’Adriano Celentano.
La traduction n’est pas littérale, où, en italien, il est question d’exode rural, puis, après avoir fait fortune en ville, d’une tentative impossible de retour au village, impossible parce que le village a muté en ville.
Le texte de La maison où j’ai grandi écrit par Marnay pour Hardy est plus direct, qui retient de l’original la nostalgie de la maison de l’enfance, où le temps passé est symbolisé par la proximité avec la nature, les roses, les pierres et les arbres, et le temps présent par l’urbanisation et par le ciment.
La question du comment habiter le monde, ça se chante, décidément.