1977, Giscard préside la France, Chirac élu à la mairie de Paris, naissance d’Emmanuel Macron, décès de René Goscinny, Brejnev toujours à la tête de l’URSS, Jimmy Carter à celle des Etats-Unis…
… Et les Talking Heads sortent leur premier album : « Talking Heads : 77 ».
Trois des quatre membres du groupe sortent à peine de la Rhode Island School of Design, dont ils ont peut-être fréquenté la bibliothèque monumentale (photographie en Une).
Cet élément biographique justifiait déjà le choix de ce groupe New Wave, ou post-punk pour ne pas heurter certains puristes, en ce qu’il montre où peuvent mener les études en arts appliqués.
On a retenu le titre Don’t worry for the government, pour sa dimension architecturale, qui confirme le caractère judicieux de ce choix.
Le chant, à la première personne, fait la chronique du petit salarié modèle, content de son sort, respectueux des institutions et de l’ordre, et d’autant plus satisfait qu’il est bien logé.
Bien logé, et bénéficiant d’un environnement confortable quant aux transports individuels en automobile, avec les routes qui permettent d’aller au travail et d’en revenir.
Extrait (traduction maison approximative) :
- Voilà l’autoroute qui m’amène à mon immeuble
- Je choisis celui dans lequel je veux vivre
- Il y a tout le confort, dans mon immeuble
- Cela va me rendre la vie plus facile
- Je pourrai me détendre avec mes amis
- Lorsqu’ils me rendront visite
- Prenez l’autoroute et garez votre voiture
- Si vous venez me rendre visite
Et d’insister dans l’ironie, puisque le refrain consiste à répéter « Don’t worry ’bout me », pas de raison de s’inquiéter en effet, lorsqu’un appartement dans un building, une automobile et un parking au pied du building suffisent au bonheur.