Un ouvrage vient de débarquer à la bibliothèque de l’école Camondo : Rena Dumas: Une architecture intérieure. Fondatrice de l’agence RDAI en 1972, Rena Dumas a réalisé des centaines de projets partout dans le monde, en architecture intérieure, en mobilier et design d’objets.
L’école Camondo et Rena Dumas ont une histoire commune, lorsque qu’avec Roger Fatus, alors enseignant à Camondo, éminent praticien, et bientôt directeur de l’Ecole – de 1982 à 1989 – , ainsi qu’avec quelques autres architectes d’intérieur, militent activement pour la reconnaissance du métier en cofondant l’Office profesionnel de qualification des architectes d’intérieur (OPQAI) en juillet 1981.
Rena Dumas entre au Syndicat national des architectes d’intérieur (SNAI) en 1978, en devient vice-présidente à la suite de José Albertini, tandis que la présidence est alors tenue par l’ami Roger Fatus. Cette période qui précède immédiatement la création de l’OPQAI est mouvementée, comme en témoigne Roger Fatus, dont un extrait d’une interview par Chloé Braunstein-Kriegel est publié dans le livre :
« On a bâti un programme de l’Office de qualification ensemble, avec Rena. C’était un travail d’équipe. On allait souvent en province pour faire des réunions, le week-end, et on faisait venir des spécialistes pour recueillir leur avis. (…) Elle avait pris en charge les écoles et les centres de formation où elle allait pour expliquer les enjeux liés à la non-reconnaissance de notre métier et les inciter à s’engager dans ce mouvement que nous avions initié ».
Ce témoignage vient confirmer notre modeste théorie qui consiste à dire que le métier d’architecte d’intérieur se construit par sa pratique-même d’une part – des ensembliers aux architectes d’intérieurs designers – , et d’autre part par l’évolution de sa pédagogie et la reconnaissance de diplômes.
Le contexte historique est mouvementé, la loi sur l’architecture de 1977 confine les architectes d’intérieur hors du pré-carré des architectes DPLG. Pourtant, Dumas et Fatus réussissent la prouesse du paritarisme du Conseil national de l’ordre des architectes (CNOA) avec le SNAI pour aboutir à l’OPQAI.
Aujourd’hui, tandis que l’on peut dire, pour synthétiser un peu brutalement, que tout est à refaire (3), la conclusion de cet article est d’affirmer que la leçon de l’histoire, c’est comme l’architecture intérieure, ça n’existe pas.