La revue du mois #026

L’intelligence artificielle (IA), beaucoup en parlent, peu s’en emparent, semble-t-il.

Le dernier numéro de « Culture et recherche », sous-titré Recherche et intelligence artificielle, nous intéresse à plus d’un titre.

Il fait le point sur l’influence, les dangers et l’utilité de l’IA, dans le monde culturel du ministère qui édite la revue, mais aussi et surtout, dans le monde pédagogique des écoles d’architecture en France.

Entouré d’un dossier regroupant 14 articles surtitrés « Susciter de nouveaux usages d’intelligence collective » et d’un autre de 8 articles proposant de « Se positionner face aux enjeux et défis », le dossier qui a retenu notre attention s’intitule « Conscientiser l’impact de l’IA sur les méthodes d’enseignement et de recherche ».

On connaît les progrès exponentiels de l’IA dans de nombreux domaines de la connaissance, de la musique, de l’image et de la création en général, et il n’est sans doute plus possible, dans nos vies personnelles comme professionnelles de passer outre, soit par ignorance volontaire ou involontaire, soit par mépris, nonobstant un résultat encore cependant parfois drôlement approximatif des requêtes lancées, depuis 2022, avec l’apparition de versions grand public d’application de l’IA.

Dans ce numéro, les auteurs abordent les question concrètes qui nous manquaient ici, pour commencer à prendre la mesure des implications de l’IA en école d’arts appliqués, en bibliothèque d’école d’architecture, et dans les laboratoires de recherche de la sphère architecturale.

Par exemple, avec l’article « Exploration de de l’intelligence artificielle générative dans la pédagogie en architecture, on aborde la question du rôle des robots conversationnels dans le contexte de l’élaboration et de la rédaction d’un mémoire de diplôme, où, jusqu’à maintenant et dans la plupart des cas, le recours à ces outils est assimilé à du plagiat.

Les auteurs rendent compte du positionnement qui est le leur, en tant qu’enseignants en écoles d’architecture, où cet outil est partie prenante de la pédagogie, jusque dans la conception de formes, qui commence là par l’élaboration du « prompt », dans le cadre universitaire.

Où, dès lors, l’IA ne serait, pour les auteurs, que le révélateur que le vocabulaire n’est jamais assez précis pour décrire un projet. La preuve de la nécessité de s’emparer, singulièrement en création architecturale, de la sémantique, en creux, en quelque sorte.

Et les auteurs de partager avec le lecteur leur méthode d’apprentissage de la conception assistée par l’IA, du concret, puisque les applications utiles sont citées.

Cet article est l’une des très nombreuses contributions, pas toujours aussi optimistes que celui-ci, nous recommandons la lecture aux élèves, aux enseignants, aux bibliothécaires et aux chercheurs en architecture !