Geneviève Pons épisode 01

Geneviève Pons, est diplômée du Centre d'art et de techniques, promotion 1946; à la tête de la Maîtrise des Galeries Lafayette de 1954 à 1972, elle nous a confié ses archives.

Publié par Bertrand Ehrhart9 novembre 2023

Portrait photographique en Une issu de l’ouvrage signé Pascal Renous, Portraits de décorateurs, Paris, Vial, 1969

Article en chantier

1924-1944-2024 etc

Le Centre d’art et de techniques (CAT) école Camondo est créé en 1944. L’école Camondo fête ses 80 printemps en 2024.

Geneviève Pons, diplômée de la première promotion du CAT, est née en 1924. Nous célébrons les 100 ans de Geneviève Pons en 2024.

Geneviève Pons a confié ses archives professionnelles à la bibliothèque de l’école Camondo. Sauf mention contraire, toutes les reproductions de photographies, articles de presse, dessins etc sont issus de ce fonds Geneviève Pons.

Le Centre d’art et de Techniques

Geneviève Pons, née le 21 septembre 1924, est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs en 1944 lorsqu’elle choisit d’intégrer le Centre d’art et de technique, qui s’installera en 1945 au Musée Nissim de Camondo 63 rue de Monceau.

Geneviève Pons fait donc partie de la forcément mythique première promotion des anciens de Camondo, elle en sort en 1946 pour travailler chez Colette Gueden, dans l’atelier Primavera du Printemps, jusqu’en 1948.

Elle voyage alors aux Etats-Unis, travaille à Ottawa puis au Danemark, et prend, recommandée par Jacques Adnet, en mars 1952, la direction de la Maîtrise des Galeries Lafayette, jusqu’en 1972.

La revue Mobilier & décoration proposait à ses débuts une rubrique, à la dernière page des fascicules, intitulée Dictionnaire des décorateurs, abondamment reprise sur internet par les fans et collectionneurs de mobilier et objets des années 1950.
Dans le numéro 9, de décembre 1955, cette rubrique est consacrée à Geneviève Pons:

Dictionnaire des décorateurs

Dans Les décorateurs des années 1950, Patrick Favardin consacre 2 pages à Geneviève Pons. Il indique que le Centre d’art et de techniques, qui devait devenir l’école Camondo, était alors un centre de perfectionnement ouvert par René Prou, où Maxime Old enseignait la décoration intérieure.

De quelques alumnis

Cette photographie de la première promotion du Centre d’art et de techniques a été prise en avril 1946, au cours d’un voyage d’étude à Fontainebleau. Archives Genevièves Pons.

Diplôme 1946

 

On reconnaît à gauche Michel Arnoult, qui partira bientôt pour le Brésil où il se fera un nom en tant que designer, avec à ses côtés Geneviève Pons.
Sous le chapeau, Alfred Maris, professeur d’histoire de l’art, guide de ce voyage, et troisième en partant de la droite, Bernard Durussel.

Pour Geneviève Pons, la classe de deuxième année (scolarité 1945-1946) du CAT est ici au complet, emmenée par leurs enseignants, eux-mêmes appelés par René Prou, Etienne Boudin et le Comte de Ganay à rejoindre la nouvelle école de l’Union Centrale des Arts Décoratifs.

Leurs enseignants, toujours dixit Geneviève Pons, avaient recommandé aux élèves de l’Ecole des Arts Décoratifs – à ne pas confondre avec l’Union Centrale du même nom – plus intéressés par les arts appliqués que par les beaux-arts de poursuivre leurs études au CAT pour approfondir leur savoir-faire en matière de création de mobilier.

Geneviève Pons explique que les élèves auraient dû être plus nombreux, mais que la guerre de libération avait imposé aux garçons de partir pour le front, et notamment à Strasbourg rejoindre la fameuse 2e DB, interrompant leurs études.

Geneviève Pons témoigne que l’effectif étudiant de la première promotion du CAT provient exclusivement de l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), et que toujours dixit Geneviève Pons, le CAT a été mis en place pour pallier au manque technique opérationnel du programme pédagogique de l’ENSAD de l’époque (1944).

D’un contexte compliqué

Entre les 2 guerres mondiales, l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs fait l’objet d’un débat sur la légitimité de son enseignement, singulièrement à propos de l’articulation de l’architecture avec la décoration.

Les racines de ce débat dépassent la seule question des enseignements, et sont contemporaines du développement du style Art Déco, qui permet à la collaboration entre architectes et décorateurs de prendre de l’ampleur dans les années 1920, tandis qu’au contraire avec la crise économique des années 1930, les acteurs du bâtiment revendiquent leurs domaines réservés.

Cet entre-deux guerres est l’âge d’or des ensembliers décorateurs qui remet en cause la répartition traditionnelle des tâches entre architectes et décorateurs, puisque le succès public des productions Art Déco est tel qu’il finit parfois par assujettir les architectes aux décorateurs.

C’est entre 1922 et 1939 que des architectes diplômés par l’Etat (DPE-DAD) sortent de l’ENSAD, issus d’un programme pédagogique dont l’un des objectifs est d’établir les bases d’un accord entre les futurs maîtres d’œuvre et ceux qui seront appelés à collaborer avec eux.

Des architectes de la Société des architectes diplômés par le gouvernement (SADG) sont recrutés par l’ENSAD dans les années 1930 pour un enseignement plus technique de la construction jusque-là lacunaire, ce qui aidera à une reconnaissance par la Fédération française d’architectes du diplôme DPE-DAD au même niveau que le DPLG en 1936.

Les concours d’entrée témoignent d’une opposition à l’académisme des Beaux-Arts, puisqu’ils portent à l’ENSAD sur l’habitat et les nouveaux espaces urbains. L’enseignement est marqué par Viollet-le-Duc, ancien enseignant de l’ENSAD, dans un attachement au régionalisme, loin du style international.

En 1937, Paul Landowski, directeur de l’Ecole des Beaux-Arts, défend une réforme qui retirerait l’enseignement de l’architecture à l’ENSAD, qui deviendrait une école préparatoire aux Beaux-Arts et un département arts appliqués des Beaux-Arts. Cette réforme est voulue en sous-main par la SADG, qui profite d’une volonté du Front populaire d’entamer une politique culturelle et éducative nouvelle.

Cette lutte d’influence prend d’autant plus d’ampleur que la crise des années 1930 fait chuter les commandes et exacerbe la concurrence entre les architectes.

Les DPE-DAD en exercice sont pour beaucoup des architectes des Monuments historiques, le réseau des enseignants, dans la tradition de Viollet-le-Duc, leur permettant d’intégrer ce corps tandis qu’ils sont souvent rejetés des grands concours publics, sans doute victimes du lobbying de la SADG. Pourtant, en 1939, l’ENSAD est reconnue apte à enseigner l’architecture au même titre que l’ENSBA et que l’Ecole spéciale d’architecture (ESA).

En 1939 est par ailleurs créé un diplôme d’ensemblier décorateur à l’ENSAD.

L’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs voit alors son développement historique – l’Ecole Royale gratuite de dessin est fondée en 1766 – à son apogée. Mais on est en 1939.

En 1940, le gouvernement de Vichy confie la direction des Beaux-Arts à Louis Hautecoeur, depuis longtemps partisan de la suppression de l’enseignement de l’architecture à l’ENSAD. L’ordre des architectes est fondé le 31 décembre 1940, l’agrément gouvernemental pour l’enseignement du métier d’architecte est retiré à l’ENSAD dans la foulée, Paul Landowski est chargé de fondre les 2 écoles sous une direction unique.

En 1939, de nombreux professeurs et étudiants sont mobilisés, restent les enseignants les plus âgés, les étudiants les plus jeunes et les jeunes filles qui deviennent majoritaires.

Une annexe est installée à Bordeaux dans une aile du musée de peinture et de sculpture.

En 1940, à la suite d’une tentative de commémoration du 11 novembre répondant à l’appel sur la BBC de Maurice Schumann et à laquelle les étudiants répondent activement, l’école est fermée. Elle rouvrira partiellement en 1941, sous la direction commune avec l’ENSBA par Landowski, mais l’ENSAD est désormais amputée de sa section d’architecture. Léon Deshairs, directeur depuis 1931, est démis de ses fonctions.

La mise sous tutelle de l’ENSAD par l’ENSBA est discutée au sein d’une commission d’études présidée par Landowski, et dont René Prou était membre en tant que représentant de l’ENSAD. La mission exclusive, pendant la guerre, de l’école, devient la création de modèles pour l’industrie. C’est Louis Hautecoeur qui mettra en place la mise sous tutelle de l’ENSAD en 1942.

L’ENSAD retrouvera partiellement son autonomie en 1943 avec le retour de Léon Deshairs à sa direction, après une mobilisation des enseignants de l’école auprès du nouveau sous-directeur qui avait succédé à Paul Landowski : Paul Tournon.

En 1944, Deshairs définit dans un rapport daté du mois d’octobre la spécificité de l’ENSAD avec la notion d’artiste décorateur, réaffirmant les principes d’avant-guerre, mais recentrés, puisque l’architecture a disparu des disciplines enseignées. Le but de l’école y est décrit : former des « créateurs de modèles pour toutes les industries qui concourent soit au mobilier et au décor de la maison et de la rue, soit à la parure de l’homme ».

La formation était de 3 ans, elle passe à 4 années en 1943, la 4e année étant dédiée à une spécialisation.

Léon Moussinac succède à Deshairs en 1946, mettant en place ses préceptes, qui aboutissent à la première promotion d’un diplôme de décorateur en 1949.

Entre temps, cette situation incertaine de l’ENSAD motive certains de ses enseignants, en particulier, selon le témoignage de Geneviève Pons, Maxime Old et Jacques Adnet, à créer une école, le CAT qui deviendra l’école Camondo, pour compléter la formation des étudiants de l’ENSAD.

Pour aller plus loin dans le contexte de la pédagogie des arts appliqués et de l’évolution du métier d’ensemblier ou d’architecte décorateur, lire l’article signé Alexis Markovics La profession d’architecte d’intérieur: une histoire parallèle.

Pour connaître par ailleurs le contexte du projet pédagogique de l’Union Centrale des Arts Décoratifs, lire l’article L’école de la rue Beethoven. 1897-1991.

D’un hôtel particulier

Hôtel particulier Nissim de Camondo

La place de l’école Camondo dans l’histoire de l’architecture intérieure en France est singulière, puisqu’elle est en partie constitutive de l’existence même du métier.

Créée en 1944 sous le nom de Centre d’art et de techniques, cette école s’inscrit d’abord dans une dynamique propre aux actions menées par l’Union centrale des arts décoratifs, qui accueille, en 1901, Pavillon de Marsan, la Société des artistes décorateurs, et accueillera plus tard les salons du même nom (SAD).

Si le SAD 1929 et sa célèbre polémique donnent lieu à la création de l’Union des artistes modernes (UAM), avec Mallet-Stevens et Charlotte Perriand, qualifiée, au catalogue, déjà, d’architecte d’intérieur – Lire L’architecture intérieure ça n’existe pas #005 -, les modernes restent cependant minoritaires durant les années trente dans la production décorative, et encore souvent dépendants de mécènes éclairés.

Emanation de l’UCAD, le Centre d’art et de techniques qui deviendra l’école Camondo, ouvre en 1944, à l’initiative notamment de René Prou, déjà fondateur en 1939 du Syndicat professionnel des artistes décorateurs (SPAD). René Prou, avec Jansen et le conseil d’administration de l’UCAD, souhaite la création de cette école, dont l’enseignement est conçu au départ comme un complément technique à l’enseignement des Beaux-Arts et surtout de l’Ecole des Arts Décoratifs, comme en témoigne le Comte de Ganay, président de la commission de l’enseignement de l’UCAD, dans son rapport au conseil d’administration de 1946:

Cette école, encore peu connue de nos membres, créée (…) sur la demande de nombreux décorateurs de tendances diverses, est destinée à donner à des jeunes gens et des jeunes filles ayant déjà fait des études d’art décoratif, un complément d’instruction surtout pratique. C’est en somme une école de perfectionnement destinée à créer une pépinière de collaborateurs pour toutes maisons spécialisées dans l’Art Décoratif quel qu’il soit.

Des enseignants de l’Ecole des Arts Décoratifs tels Maxime Old, Etienne-Henri-Martin ou Jacques Adnet, apportent leur contribution pédagogique à cette nouvelle école, et entrainent avec eux les tous premiers élèves, en fin d’études aux Arts Décoratifs, tels Geneviève Pons, Michel Arnoult, ou Bernard Durussel, pour 2 ans de formation supplémentaire.

Les parcours et créations de Pons, Arnoult et Durussel sont significatifs du passage de la décoration à l’architecture intérieure et du métier de décorateur à celui de designer.

Geneviève Pons succèdera au décorateur Maurice Dufrêne pour la direction artistique de la Maîtrise des galeries Lafayette, Michel Arnoult deviendra célèbre au Brésil avec ses meubles de série en kit, et Bernard Durussel produira du mobilier tubulaire fonctionnel typique des grands salons des arts ménagers des années 1950 et 1960.

Tous les 3 développeront des meubles et des architectures intérieures destinés au plus grand nombre, adaptés aux habitats et modes de vie en pleine mutation, contribueront à l’invention de nouvelles typologies de mobilier, oseront les couleurs, et utiliseront sans complexe des matériaux jusque-là jugés insuffisamment nobles pour le marché du mobilier et de la décoration traditionnels.

Avec cette génération de l’immédiat après-guerre, les arts appliqués en France, aidés par le contexte économique de la reconstruction et des trente glorieuses, entrent dans la modernité avec des objets et mobiliers de séries, la démocratisation des arts décoratifs par l’entrée dans les grands magasins d’objets et de meubles accessibles à la classe moyenne et conçus pour elle, l’affirmation de styles résolument éloignés des traditions, etc.

Dans le même temps, la profession d’architecte d’intérieur s’affirme puisqu’en 1946, année de sortie de la première promotion du Centre d’art et de techniques, René Prou, toujours lui et toujours Pavillon de Marsan, fonde avec Adnet et Sognot, l’Union des artistes décorateurs et créateurs d’ensembles (UADCE) qui deviendra en 1961 le Syndicat national des créateurs d’architectures intérieures et de modèles (CAIM).

Contribution pour une histoire de l’école Camondo

Notre rencontre avec Geneviève Pons se situe dans le contexte de la mise en place d’un site de type blog, dont un des objectifs était de comprendre et retracer l’histoire de l’école Camondo.

En compulsant l’annuaire des élèves, nous n’avions plus qu’à téléphoner et à prendre rendez-vous.

Au départ, ce document, reproduction de la première plaquette programmatique pour la première rentrée du Centre d’art et de techniques, en octobre 1944, exhumé des archives de la bibliothèque du Mad:

René Prou, qui dirigeait l’école du Comité des dames de l’Union centrale des Arts Décoratifs depuis 1928 est nommé en 1944 sous-directeur du Centre d’art et de techniques avec Stéphane Boudin, alors à la tête de la maison Jansen. Il n’est pas encore question de Pierre Lardin, qui en deviendra le directeur administratif.

Hubert de Ganay, membre du conseil d’administration de l’Union centrale des Arts Décoratifs, semble avoir été très actif dans la création du Centre d’art et de techniques. Il met à la disposition de l’école une partie de son hôtel particulier du 59 de la rue Saint-Dominique pour la rentrée d’octobre 1944, et font foi de son implication ses interventions durant les conseils d’administration de l’Union centrale des Arts Décoratifs dans les années qui suivent, en tant que président de la commission de l’enseignement de l’UCAD.

Les créateurs du Centre d’art et de techniques semblent avoir considéré l’ouverture de l’école comme une urgence, puisqu’il n’y a pas encore de lieu dédié à l’enseignement, l’Hôtel de Ganay accueillant les premiers cours avant un aménagement des dépendances du musée Nissim de Camondo. Les admis seront au nombre de 13 étudiants et étudiantes, comme l’atteste le document ci-dessous (à gauche, et sa restitution à droite). Geneviève Pons témoigne que seuls 6 étudiants rejoindront le CAT en octobre 1944.

Promotion Centre d'art et de technique 1944

Cependant, les annuaires établis en 1980, 1987 et 2002 par l’association des anciens élèves ne font état que de 5 élèves diplômés en 1946 pour cette première promotion?: Geneviève Chardon, Bernard Durussel, Jean Poinsot, Geneviève Pons et Philippe Prévost.

En 1944, les cours sont donnés dans l’hôtel particulier du Comte Hubert de Gany, rue Saint Dominique à Paris, et, pour les cours d’histoire de l’art et d’histoire des style, chez l’enseignant-même, Alfred Maris.

Ce n’est qu’en 1945 que l’hôtel Nissim de Camondo est investi par le CAT, hôtel particulier qui donnera son nom à l’école.

Première promotion, 1946:

Michel Arnoult
Carte d’étudiant du CAT, Michel Arnoult, diplômé en 1946, archives familiales

Diplôme du CAT, attribué à Michel Arnoult en 1946:

Geneviève Pons !

Après son diplôme, obtenu en 1946, Geneviève Pons travaille à Primavera, studio de création intégré du Printemps, alors dirigé par Colette Guéden. Entre 1951 et 1953, elle voyage et travaille au Canada et en Scandinavie, d’où elle revient avec la conviction qu’il faut alors apporter en France, sur le marché du mobilier et des ensembles, un certain minimalisme ou fonctionnalisme, du mouvement moderne.

Sélection de créations de Geneviève Pons, toutes images issues de ses archives personnelles:

Mobilier fer et paille rouge, Salon des Arts ménagers 1949:

Geneviève Pons

Dessin paru dans Décor d’aujourd’hui 1950, pour l’exposition « Intérieurs jeunes » de la Maîtrise des Galeries Lafayette:

Geneviève Pons

Geneviève Pons prend la tête de la Maîtrise plus tard, en 1954. Jacques Adnet, qui était un de ses enseignants à l’école nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad) pendant les années de guerre, l’entraînera, avec Maxime Old, autre enseignant de l’Ensad, à l’initiative du chef d’atelier René Proux, dans l’aventure du Centre d’art et de techniques. Jacques Adnet enseignera, comme Maxime Old, aux 6 élèves de la première promotion Camondo la première année scolaire, 1944-1945. Il avait travaillé, avec son frère Jean, dans les années 1920 et 1930, pour Maurice Dufrêne, alors à la tête de la Maîtrise des Galeries.

Geneviève travaille en indépendante au début des années 1950. Bureau pour M. Hommey, du Conseil national du patronat français (CNPF):

Geneviève Pons

Deux images ci-dessous: escalier en verre pour l’appartement de M. Bertin, ingénieur, 1950:

Geneviève Pons
Geneviève Pons

Commande du Mobilier National: table basse, 1951:

Geneviève Pons

Boutique de lingerie Warner, Paris, 1951:

Geneviève Pons

Meuble présentoir pour la boutique Warner, Paris, 1951

Geneviève Pons Boutique Warner 1951

Geneviève Pons s’inscrit dans la tradition des ensembliers, qu’était par exemple l’un des fondateurs de l’école, René Prou, où le même soin est apporté aux détails d’un siège, d’un meuble, d’un sol, d’un plafond, etc. Les caractéristiques d’un métier que l’on appelle aujourd’hui « architecte d’intérieur » sont là, où la créatrice d’espaces entreprend l’agencement, le choix des matériaux, et réalise l’ensemble formel de tout le mobilier, dans des typologies urbaines comme, ici, avec la boutique de mode Warner, ce qu’on appelle aujourd’hui le retail.

Meuble à tiroirs ouvert, plus bas le même, fermé, 1951

Geneviève Pons 1951
Geneviève Pons 1951

Une des spécialités de Geneviève Pons: l’architecture et le mobilier pour enfants.

Chambre pour enfants présentée au Salon des Arts de la table 1952:

Geneviève Pons 1952

Photographie parue dans « Formes et vie », 1952, où l’on reconnaît le style Pons, qui donne de la personnalité à ses meubles, singulièrement ses assises, souvent à la fois doucement humoristiques et élégantes:

Geneviève Pons 1952

Tables gigognes, dessin et photographie parus dans « Maison et jardins », octobre-novembre 1952. La légende indique: Trois minuscules tables de formes imprévues à piètement de fer noir se glissent les unes sous les autres. Maîtrise des galeries Lafayette

Geneviève Pons 1952

Photographie parue dans « Maison française », 1952. Fauteuil:

Geneviève Pons 1952

De nombreux designers et architectes d’intérieur ont travaillé à la Maîtrise des galeries Lafayette, sous la direction de Geneviève Pons. On ne peut s’empêcher de penser à l’un de ses collaborateurs, passé par la Maîtrise avant de devenir le fameux designer que l’on sait, en observant ce fauteuil: Pierre Paulin, lui-même diplômé de l’école Camondo, promotion 1950.

Desserte, 1952:

Geneviève Pons 1952

Une typologie de mobilier qu’on ne trouve plus guère dans les intérieurs du début du XXIème siècle, qui était très courante durant les trente glorieuses, au même titre que, par exemple, le meuble-tv.

Autre typologie caractéristique également des années 1950-1970, qui n’a pas disparue celle-là, mais que l’on nomme autrement. Ici, un « living-room », présenté au Salon des Arts ménagers 1953. On est dans l’immédiat après-guerre, où le soft power américain de la libération bat son plein, où les anglicismes sont souvent synonymes de modernité:

Geneviève Pons 1953

Les archives de Geneviève Pons témoignent de nombreux meubles aux fonctions multiples et aux développements astucieux. Ici, une commode-coiffeuse, 1953, ouverte, puis fermée:

Geneviève Pons 1953
Geneviève Pons 1953

Les piètements de fer, le rotin, une économie de moyens, des résolutions fonctionnelles simples, Geneviève Pons a trouvé ce qu’on peut appeler son style dès les années 1940. Ici un bureau-coiffeuse présenté au Salon des Arts décoratifs 1953:

Geneviève Pons 1953

Genviève Pons entre à la Maîtrise des galeries Lafayette en 1954, son travail d’architecte d’intérieur designer est bien représenté par ses archives. Elle exercera à la Maîtrise jusqu’en 1972, ce parcours est l’objet du deuxième épisode de ce portrait.

Geneviève Pons saura-t-elle diriger de 1954 à 1972 la Maîtrise des galeries Lafayette ? Geneviève Pons poursuivra-t-elle ses recherches en matière de mobilier pour enfants ? Geneviève Pons participera-t-elle à tous les salons des arts ménagers et à tous les salons des artistes décorateurs ? C’est ce que vous découvrirez en lisant Geneviève Pons épisode 02

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